// Cet article est une introduction à ma nouvelle formation complète [L’intention Photographique en Photo Nature] qui arrive dans seulement quelques jours pour faire passer vos photos au niveau supérieur. //

Dans cette série de quatres articles sur l’intention photographique, voici ce que vous allez apprendre :

  1. Ce qu’est exactement l’intention photographique et surtout pourquoi c’est indispensable pour votre pratique

  2. Deux approches faciles à appliquer pour utiliser l’intention photographique dans vos photos

  3. 3 techniques photos concrètes pour traduire votre intention photographique immédiatement dans vos images (ce que vous êtes en train de lire 🙂 )

  4. 3 photos cas pratiques décortiquées où je vous montre en détail ma démarche


Grâce aux deux premiers articles, vous savez maintenant pourquoi vous devriez absolument avoir une intention photographique avant chaque déclenchement et aussi quelles sont les deux méthodes disponibles pour développer votre intention.

Si vous n’avez pas encore lu ces deux articles, faites-le dès maintenant, c’est mieux ! (c’est pour le premier et ici pour le deuxième).

Bien.

Dans ce troisième cours, vous allez apprendre 3 techniques pour mettre en application votre intention. Autrement dit : « j’ai une intention, et bien comment vais-je faire pour la mettre en oeuvre ? »

Il y a évidemment beaucoup de moyens disponibles au service de votre intention initiale.

Les voici.

Technique #1 : le choix du plan

Ça concerne ici le choix de la focale … donc de votre objectif (lentille) photo.

Ce qui va déterminer le choix de votre objectif est le type de plan dans lequel vous souhaitez intégrer votre sujet.

  • plan serré : c’est un très gros pourcentage quand on est en photo animalière. Car on veut que l’animal sauvage prenne le plus de place possible dans l’image. Alors on va utiliser un téléobjectif comme un 300 mm, 400 mm ou 500 mm. Cela est possible car en utilisant ce type d’objectif, on a un angle de champ réduit.
  • plan moyen : ce type de plan est obtenu en utilisant des focales autour de 50 mm. C’est à dire se rapprochant grosso-modo de ce que voit l’oeil humain. Assez peu utilisé en animalier ou en photo de nature car le sujet occupe alors une trop petite place dans l’image. Mais si votre intention photographique est de justement donner un point de vue anthropomorphique sur un animal peu farouche (ou sur votre animal de compagnie) pourquoi pas !
  • plan large : ici, on entre dans le monde des objectifs grand-angle qui sont principalement utilisés en photo de paysage. Et oui ! Ils permettent, vous le savez, d’embrasser un grand champ de vision. Attention cependant, quand vous faites une photo de paysage, ne perdez toujours pas de vue « pourquoi vous prenez la photo » !

Sur cette photo, j’ai utilisé un 200 mm pour inclure le plus de lapins possible dans l’image. Mon intention était de mettre en avant la fuite commune d’un groupe de lapins (à mon approche ! 🙂 )

Technique #2 : positionnement par rapport au sujet

J’aime beaucoup cette technique car elle permet de manière puissante d’affirmer des choix forts en termes d’intention photographique.

  • en contre-plongée : pour rappel, c’est un axe de prise de vue par lequel le photographe se place en-dessous de son sujet. Pour bien visualiser ça, dites vous que dès qu’une photo est prise de la Tour Eiffel depuis le Champ de Mars, c’est en contre-plongée. 🙂 Quand choisir ça ? Dès que votre intention est de rendre le sujet puissant, dominateur. Ça peut-être saisissant comme effet ! Imaginez-vous allongé au sol en train de photographier un éléphant qui vous toise de son regard …
  • en plongée : à l’inverse, il s’agit là de se mettre au-dessus du sujet. C’est ce qu’il se passe quand une photo est faite des passants depuis le 2ème étage de la Tour Eiffel. Sans aller jusque là (l’exemple est extrême !) il suffit souvent de se mettre debout. L’idée est  juste d’être plus grand que le sujet. L’intérêt ? Le placer dans une situation où il est dominé par celui qui regarde la photo. Très intéressant quand l’intention est de montrer la fragilité d’une espèce.
  • au même niveau : là, c’est ni l’un, ni l’autre 🙂 … mais ça n’est pas pour ça que ce positionnement perd en force. Au contraire ! Il est idéal pour donner au spectateur le sentiment  de parfaitement s’identifier au sujet. Donc si votre intention est de placer le sujet sur un pied d’égalité avec celui qui regarde la photo, c’est idéal !

Mon intention était ici de permettre au spectateur de l’image (vous en fait) de se plonger au coeur la vie d’un bergeronnette grise. Pour ça, j’ai pensé que se mettre à son niveau était le meilleur moyen.

Technique #3 : les réglages

L’utilisation de tel ou tel réglage fait sur votre appareil photo ne doit servir qu’un seul but, celui de votre intention photographique !! Cette phrase doit absolument rester gravée dans votre mémoire. On ne fait pas un réglage au hasard, ou juste parce qu’on vous a dit qu’il fallait faire ça ou ça.

Il y aurait un article complet à écrire sur ce passage tellement c’est essentiel.

  • Votre intention ? Mettre en valeur le sujet avec un arrière plan et un avant plan très flou (et le sujet net évidemment). Alors, vous allez vous mettre en priorité à l’ouverture et choisir une grande ouverture de diaphragme, comme f/2.8 ou f/4 par exemple. En faisant la mise au point sur le sujet, vous aurez tout flou, sauf lui ! (à condition quand même d’être assez proche de lui)
  • Votre intention ? Montrer le sujet dans son environnement, faire en sorte qu’on puisse bien voir le contexte dans lequel il évolue. Dans ce cas, toujours priorité à l’ouverture, mais alors en choisissant une petite ouverture, comme f/9 ou f/11. Alors vous verrez que la zone de netteté s’agrandit.
  • Votre intention ? Figer le mouvement du sujet. Très bonne idée pour montrer une attitude souvent invisible à l’oeil nu. Dans ce cas, pas le choix que de photographier en réglant une haute vitesse d’obturation. Bien sûr, cette vitesse dépendra de la vivacité de ce que vous photographiez. Si c’est un vol de passereau, alors un bon 1/2000 est nécessaire. Si c’est pour figer de madame (ou monsieur) qui marche,  1/200 c’est bon.
  • Votre intention ? Montrer le mouvement, là encore, mais par le flou de bougé ! Typiquement, c’est ce qu’on voit avec un haut du corps net et les pattes (ou jambes) floues. C’est aussi les fameux filés d’eau des cascades : le mouvement est restrancrit ainsi grâce à une basse vitesse d’obturation. 2 ou 3 secondes pour un filé de cascade marche très bien (avec trépied hein ! 😉 )

Ici, classiquement, j’ai fait le choix de figer le mouvement de cette échasse blanche avec une haute vitesse d’obturation. Mon intention était de montrer une attitude qu’on ne peut pas voir normalement à l’oeil nu.

Mon conseil

Il y a de très fortes chances qu’arriver à ce stage de l’article vous vous dites :

« ok Régis, c’est super tes conseils, mais je fais comment quand je dois prendre une photo dans l’urgence avec tous ces choix possibles ? « 

Bonne question ! 🙂

En fait, la clé dans la réussite de votre photo (surtout réussir à retranscrire votre intention en image) réside dans une chose à laquelle personne ne pense …

vous entrainer.

Et oui, au même titre qu’un sportif ou un musicien, le fait de photographier le plus souvent possible permet d’automatiser votre réflexion. Donc d’aller plus vite et d’être plus réactif. Donc de faire un choix de réglage, de plan et de positionnement très rapidement.

Exercice pratique

On ne perd pas les bonnes habitudes. Partager ses idées dans les commentaires est un super moyen pour se poser 3 minutes et réfléchir vite fait sur sa pratique de la photo. Je vous encourage vivement à le faire ! 🙂

Dites-moi dans les commentaires, parmi ces 3 techniques, celle que vous utilisez le plus souvent, et pourquoi. Ça vous va ? Cool … alors à vos claviers 🙂