Je n’ai pas connu l’époque des appareils photos sur lesquels la seule manière de faire le focus sur le sujet était de tourner manuellement la bague de mise au point. Autrement dit, une époque où l’auto-focus n’existait pas encore.

Et oui chers jeunes photographes, il fût un temps où les photographes n’avaient pas le choix quant à la méthode à utiliser pour effectuer la mise au point.

Tourner la bague à droite ou à gauche pour caler la netteté dans le viseur.

Je ne l’ai pas personnellement vécu, ni vu, mais je sais que beaucoup de photographes étaient alors capables de mises au point manuelles très rapides !

Certes, ils n’avaient pas le choix, et l’entrainement aidant, ils avaient acquis de sacrées compétences dans ce domaine.

A tel point d’ailleurs que lorsque les marques ont équipé leurs premiers appareils photo d’un auto-focus (dans les années 1985), la plupart en restait à la mise au point manuelle !

Le Minolta sorti en 1985 est le premier reflex à avoir intégrer un auto-focus

Pourquoi ?

Parce qu’ils étaient largement plus rapides avec leurs dix doigts que ce que pouvait faire la mise au point automatique, qui, disons le, n’en était qu’à ses balbutiements.

Jusqu’au début des années 1990, date à laquelle les systèmes d’auto-focus ont commencé à être suffisamment performants, les photographes ne se posaient pas mille questions sur la mise au point.

Il fallait être rapide et efficace dans son geste.

Point.

Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. Et surtout les technologies embarquées aujourd’hui sur les appareils photos permettent des performances d’auto-focus qui surpassent très largement n’importe quel virtuose de la mise au point manuelle d’antan.

Corollaire, la complexité des auto-focus a accompagné leur gain en performance.

Fini le temps où il suffisait d’enclencher l’auto-focus pour en bénéficier sans avoir à éplucher les 12 pages du mode d’emploi. (mais bon, comme dit plus haut, ça marchait vachement moins bien !)

Les systèmes auto-focus sont donc très efficaces aujourd’hui. Mais aussi excessivement complexes à utiliser.

Un module auto-focus est une système complexe !

Du coup, il y a un grand nombre de photographes qui ne tirent pas le meilleur de leur auto-focus ! Et c’est peu de le dire.

Et étant donné le nombre de fois où on l’utilise lors d’une séance photo, il vaut mieux en maitriser toutes les nuances !

Je vais donc vous montrer dans cet article 6 étapes simples qui vont permettront de passer un cap dans la prise en main de votre auto-focus.

Pour des photos dont le sujet principal est net. Car c’est ce que vous devez rechercher en premier lieu (sauf effet artistique recherché, mais c’est un autre sujet).

Lorsque vous laissez votre appareil photo en mode tout automatique, il décide de tout. Des réglages d’ouverture, de vitesse, de sensibilité, mais aussi de l’endroit où faire la mise au point.

Souvent, il ne se trompe pas. Faut dire que les ingénieurs des bureaux de Recherche et de Développement bossent dur pour que l’intelligence artificielle embarquée puisse faire les bons choix.

Mais parfois, ça casse. Entendez pas là que l’appareil n’ a pas effectué la mise au point là où vous l’espériez.

Exemple pratique : vous vouliez avoir la tête du fiston bien nette, sauf que c’est la celle de la soeur 3 mètres derrière qui l’est. Que s’est-il passé ? Le système a cru en toute bonne foi que le sujet le plus important était la fille et pas le garçon. Pour le logiciel.

Mais pas pour vous.

Ici, j’ai choisir de faire la mise au point sur la tête de la marmotte et pas sur les herbes.

Conséquence ?

Le fiston est flou. Et vous ne comprenez pas pourquoi.

Solution ?

Prendre la main sur l’auto-focus et ne plus laisser à l’appareil décider à votre place.

Comment ?

En choisissant précisément l’endroit où sera faite la mise au point. Le truc bien c’est que c’est facile.

Regardez dans votre viseur, faire une mise au point sur n’importe quoi, et vous verrez un, ou des, petits carrés verts ou rouges s’allumer.

C’est ce qu’on appelle un collimateur. Et là où il s’éclaire, c’est là où la mise au point sera faite.

Alors si je reprends mon exemple du fiston et de sa soeur,  vous auriez, dès la prise de vue, pu voir le collimateur s’éclairer sur le visage de la soeur.

L’idée est donc de connaitre la technique pour pouvoir déplacer le collimateur là où  vous voulez qu’il soit.

Voici ce que je vous propose.

1°) à l’aide de la molette de sélecteur des modes, sortez du mode vert (tout auto) car dans ce mode, vous ne pourrez jamais choisir vous même la zone de mise au point.

2°) toujours avec ce même sélecteur de modes, basculez en mode P (ou tout autre mode si vous savez déjà les utiliser). Ce  mode P est ce qu’on appelle le mode vert débrayable. Pratique car  vous bénéficiez des réglages automatiques de l’appareil, tout en ayant la possibilité de les changer au besoin.

3°) dernier ajustement nécessaire avant de pouvoir déplacer le collimateur, s’assurer que le mode de Auto-focus (souvent désigné par AF-Mode) est en position manuel (soit c’est un bouton directement accessible sur le boitier, soit il faut aller dans les menus)

4°) Maintenant tout est ok. Mettez l’oeil dans le viseur, appuyez sur le déclencheur à mi-course, visualisez quel collimateur s’éclaire. Déplacez-le à l’aide des boutons dédiés au dos du boitier.

5°) Toujours l’oeil dans le viseur, choisissez un sujet, peu importe lequel, à condition qu’il soit excentré. Sans bouger d’un millimètre votre appareil, déplacez le collimateur jusqu’à ce qu’il soit sur votre sujet.

6°) Déclenchez.

Tada !!!! A vous la liberté ! Sans vous en rendre vous venez de franchir un sacré pas dans votre vie de photographe !

Entrainez-vous, ne vous contentez pas de lire cet article sans pratiquer.

Passez à l’action, faites les 6 étapes et  vous verrez que votre progression va s’accélérer !