J’aime de plus en plus cet exercice des interviews audio : ça me permet de discuter avec des photographes animaliers célèbres. Des photographes animaliers que je suis depuis très longtemps et qui se retrouvent en face de mon micro (enfin presque puisqu’il s’agit d’interview par téléphone 🙂 ). Au début j’ai un peu la boule au ventre (moins que pour l’oral du bac quand même 😉 ) et passé les 30 premières secondes, c’est parti mon kiki ! Et puis, entre nous, je n’ai encore jamais réalisé d’interview avec un photographe animalier pas sympa, pénible et antipathique ! Qui sait ? Peut-être qu’il n’y en a tout simplement pas !

C’est donc en compagnie du photographe animalier Alain Balthazard que j’ai passé plus de 30 minutes l’autre jour. Un vrai bon moment comme j’aime. Je souhaite que vous passiez à votre tour 30 minutes bien agréables 🙂 .

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Alain Balthazard : photographe animalier

Alain Balthazard est d’abord un naturaliste passionné d’oiseaux. Il se décrit d’ailleurs lui-même comme étant un ornitho avant d’être photographe. Il a donc passé des heures et des heures sur le terrain à observer l’avifaune sans aucun déclenchement ! Et puis, lui aussi, comme tant d’autres, s’est mis à la photographie animalière pour immortaliser les superbes observations qu’il pouvait faire.

Bien lui en a pris car Alain Balthazard fait parti des photographes animaliers francophones qui comptent. Certaines de ses images ont fait le tour de la planète et l’une d’elles est arrivée en finale 2008 au prestigieux concours BBC Wildlife. Si vous en voulez encore pour être assuré qu’Alain n’est pas n’importe qui 😉 il fait également parti des agences Bios et Naturimages. 

Vous en voulez encore plus ? Bon très bien … Il travaille souvent avec les grands titres de la presse photographique comme Images et Nature, l’oiseau mag, Nat’images, et d’autres encore. Allez, j’arrête là  parce que sinon je pense qu’Alain va m’en vouloir. Comme beaucoup de photographes animaliers, Alain Balthazard n’aime pas bien être mis en avant et transpire l’humilité !

Alain propose toute l’année des stages photos à destination de tous les photographes quelque soit leur niveau. Des stages terrains, des stages naturalistes, des stages de technique photo. C’est à  la carte et Alain Balthazard se mettra en quatre pour vous satisfaire :-). Découvrir les stages de formation à la prise de vue.

Pour découvrir les superbes photos de ce photographe animalier, je vous en ai mis une sélection très très serrée ci-dessous. Pour voir toutes les autres (et aussi en prendre plein les mirettes !) rendez-vous sur sa page 500px

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alain_balthazard_rapace-1

  • une courte biographie d’Alain Balthazard
  • la photographie en extérieur et comment l’appréhender
  • la gestion de la lumière en extérieur
  • comment photographier les rapaces
  • les connaissances naturalistes concernant le busard
  • comment bien repérer et photographier le busard
  • quoi faire pour protéger le busard
  • le making-off de la photo la plus célèbre d’Alain Balthazard
  • l’actualité photo d’Alain

Lire la transcription écrite de l’interview

Régis Moscardini : Bonjour Alain Balthazard. Je te remercie d’avoir accepté mon invitation pour cette interview.

Alain Balthazard : Ecoute, c’est moi qui te remercie.

Régis Moscardini : Alors ceux qui te suivent sur ta page Facebook et tes nombreuses publications te connaissent bien, mais tout le monde n’est pas sur ce réseau social. Alors est-ce que tu peux te présenter en quelques mots, s’il te plait ?

Alain Balthazard : Ecoute, je suis photographe professionnel depuis quelques temps, j’étais opticien au départ, j’avais un magasin d’optique à moi que j’ai revendu parce que le commerce, ça ne correspondait plus à ce que je recherchais, et puis je me suis lancé dans la photo, ce qui est bien évidemment beaucoup plus difficile qu’opticien au niveau financier.

Mais c’est une passion et puis ça me permet de faire des choses totalement différentes, de rencontrer des gens différents et puis la photo c’est passionnel au départ. Après gagner sa vie grâce à la photo c’est un petit peu plus compliqué. J’ai 47 ans, je fais de la photo depuis une vingtaine d’années mais je suis surtout ornitho amateur au départ. Voilà en gros mon parcours.

Régis Moscardini : C’est d’abord une passion avant tout, même quand tu étais opticien, c’était déjà une passion, et tu as eu le courage ou la chance, l’opportunité de concrétiser en métier ?

Alain Balthazard : Oui, ça a toujours été, surtout les oiseaux en fait, j’ai commencé finalement assez tard, vers 25 ans, quelque chose comme ça mais effectivement je me suis toujours intéressé à la nature, j’ai toujours à peu près vécu en campagne et puis la photo permet effectivement de pousser un peu plus loin en fait cet intérêt, en plus de l’observation et de la protection, on verra peut-être un peu plus loin dans l’interview. Mais passer de l’optique avec un salaire très correct à photographe, c’est du courage je ne sais pas, c’est un pas qu’il faut franchir en faisant abstraction de l’argent surtout.

Régis Moscardini : D’accord. Donc ça, c’est vraiment un discours que l’on entend souvent. Il y a plein de photographes amateurs passionnés qui aimeraient en faire leur métier, il faut vraiment qu’ils prennent conscience que c’est difficile de gagner sa vie et encore plus dur de bien gagner sa vie avec ce métier-là ?

Alain Balthazard : Oui. Il y en a qui y arrivent, même en ne faisant que de la photo animalière, mais c’est quand même très compliqué, même sans faire que ça et ça sera de plus en plus compliqué, tout simplement, c’est à cause du numérique bien sûr qui est à double tranchant. Ça a amené plein d’améliorations mais ça a amené aussi plein de chômage.

Régis Moscardini : Pas mal de concurrence ?

Alain Balthazard : Oui.

Régis Moscardini : Alors, je suis allé sur ton site Internet, j’ai été surpris, on l’a un peu évoqué à l’instant, de constater que tu n’es pas qu’un photographe animalier, tu pratiques aussi la photo de sport, de mariage, et donc la photo nature. Mais à chaque fois avec un point commun quand même, c’est toujours en extérieur. Alors qu’est-ce qui te pousse à vouloir être dehors quasi systématiquement dans ta pratique ?

Alain Balthazard : En fait, c’est la nature au départ bien évidemment et puis effectivement en tant que professionnel, quand je prends que la photo animalière, il est clair que je ne fais que des photos autour de Châlons et c’est en plaine céréalière où le biotope n’est quand même pas le plus développé au monde.

On va dire donc on ne peut pas vivre de la photo animalière exclusivement c’est clair, même si j’ai quelques parutions de temps en temps ça ne permet pas de faire un chiffre d’affaires, alors après le reste, effectivement j’ai commencé finalement mon activité professionnelle grâce aux concours hippiques, je faisais ça même en parallèle pendant 2 ans quand j’étais encore opticien, effectivement c’est de l’extérieur pour la plupart du temps, et puis après les mariages je fais de l’intérieur aussi puisqu’il y a les cérémonies, etc. mais par contre je n’ai pas de studio, je n’ai pas de matériel, et même quand je fais des séances portraits, c’est des séances portraits à l’extérieur.

Régis Moscardini : Je reviens sur ce que tu disais par rapport à ton biotope, à l’environnement proche de chez toi, j’ai l’impression que c’est une contrainte de ton lieu d’habitation qui est assez pauvre finalement au niveau faune qui t’a un petit peu forcé à aller voir dans d’autres pratiques de la photographie ?

Alain Balthazard : Non, pas dans ce sens-là finalement, parce que j’ai commencé, en fait la colonne vertébrale du métier de photographe que je fais maintenant c’était les concours hippiques, à cause ou grâce à ma fille qui faisait du cheval. Si ça n’avait pas démarré comme ça, je pense que je ne serais jamais passé dans la photo. C’est-à-dire que j’avais cette colonne vertébrale là, je me suis lancé dans la photo en me disant voilà, j’ai déjà une partie du chiffre assuré grâce aux concours hippiques.

Mais après bien évidemment c’est parti sur le reste, donc le mariage, éventuellement le portrait, les stages, surtout important maintenant, je fais beaucoup de stages de formation, tout niveau, sur tout, la plupart du temps individualisé où des gens viennent pour rencontrer des espèces avec beaucoup de matériels, donc c’est très variable, c’est complètement à la carte. Donc en fait les différentes parties de ce que je fais maintenant se sont greffées sur le concours hippique au départ. Mais voilà, c’était pour faire un chiffre correct.

Régis Moscardini : Donc en fait tu es photographe professionnel mais ça englobe pas mal de choses, ça englobe la photographie nature animalière sauvage, la photographie animalière domestique, et surtout tu es formateur avec les stages que tu peux faire, et ça c’est vraiment un relais de croissance pour ton activité ?

Alain Balthazard : Oui. Les stages c’est quelque chose, il y a pas mal de demandes, il y a pas mal d’offres aussi maintenant mais il est vrai que le stage de formation avec l’explosion des appareils numériques, en particulier les reflex maintenant qui sont très abordables, les gens achètent ce genre de matériel et ne savent pas trop s’en servir, donc effectivement il y a une demande assez importante. Et puis moi, en tant que photographe animalier, mon travail est un peu connu à droite à gauche, surtout sur les rapaces entre autres, les gens viennent chez moi pour essayer de faire des photos d’oiseaux bien particuliers, et là ce n’est plus de la formation photo, c’est du voyage photo local, on va dire.

Régis Moscardini : Alors, tes images sont toujours super nettes évidemment, et je suis impressionné par le piqué qu’ont tes photos de rapaces, et c’est aussi ce que l’on recherche tous, le piqué sur les animaux en mouvement et particulièrement sur les oiseaux en vol, et sur certains de tes clichés on voit même les insectes volant autour. Alors comment tu parviens à un tel résultat de netteté et de piqué sur tes photos ?

Alain Balthazard : Je vais plaisanter, j’appuie sur le bouton, on va dire. Je ne sais pas, à partir du moment où le numérique promet des choses maintenant, et encore je n’ai pas le matériel dernier cri, promet des choses de très hautes qualités. Je veux dire, à partir d’une certaine expérience, on arrive à sortir des clichés complètement fous, je vois avec certains stagiaires qui viennent avec du boitier très haut de gamme, ce n’était même pas envisagé, moi j’ai commencé avec l’argentique, ce n’était même pas envisageable il y a même dix ans. Je n’ai pas vraiment de secret.

Le coup des insectes nets, ça c’est un peu de chance quand ils se retrouvent dans le même plan focal que l’oiseau. Après, moi c’est vrai, j’adore les photos d’action, les photos posées je n’aime pas trop, donc c’est vrai que je cherche plutôt les photos d’action. Comme je suis beaucoup sur le terrain et toujours sur le même terrain, j’ai plus d’opportunités sur les sujets que je traite.

Régis Moscardini : Parce que c’est vrai que ce sont des remarques que j’entends souvent ou des mails que je peux recevoir ou des commentaires sur le blog, en gros c’est mes photos ne sont pas assez nettes et ça manque de piqué. Donc il y a le matériel, tu viens de le dire, qui aide beaucoup, mais dans les réglages, de manière très pratique, quels sont les impondérables à avoir en termes de réglages pour assurer une netteté optimale ?

Alain Balthazard : De toute façon après, tout dépend des conditions de lumière bien évidemment, mais même en plein jour, on va prendre même une journée d’hiver parce que l’été en plein jour la lumière est dure, on va dire l’hiver où l’on peut faire des photos tout au long de la journée, il ne faut plus hésiter maintenant à monter en sensibilité, ce que je fais moi très souvent, pour justement pouvoir avoir une vitesse suffisante pour figer un mouvement. Après on peut travailler totalement différemment comme mon ami Jacques Gillon qui bosse en priorité vitesse généralement, et pour ne jamais avoir les ailes floues, il ne bosse jamais en dessous du 500e.

Donc chaque personne a ses techniques. Moi, c’est vrai que je préfère effectivement pouvoir fermer un peu plus mon diaph pour avoir un peu plus de profondeur de champ, donc ça en montant en sensibilité éventuellement, ça permet d’avoir un peu plus de vitesse, un peu plus de profondeur de champ, donc ça permet d’avoir un peu plus de chance d’avoir le sujet net complètement avec un piqué correct, puisqu’on sait très bien qu’un objectif même haut de gamme est de toute façon meilleur quand on ferme d’un ou deux ou trois crans le diaph.

Régis Moscardini : Don effectivement je résume, parce que c’est super intéressant ce que tu viens de dire. Pour avoir le maximum de piqué et de netteté, tu vas fermer un peu le diaphragme de manière à augmenter un peu la zone de netteté, par contre pour avoir quand même une vitesse suffisante tu vas augmenter un peu la sensibilité. Et le bruit maintenant ce n’est plus un critère ?

Alain Balthazard : Non. Il est clair que maintenant même moi avec mon 7D qui date un peu, d’ailleurs je vois des fois des réactions sur certains forums, moi mon 7D à 1600 ISO il bride, moi j’ai sorti des photos à 6400 ISO avec mon 7D, pas d’oiseaux en mouvement mais des oiseaux posés au crépuscule, dans les marais en autres, il n’y a pas du tout de bruit dans la photo, il y a post traitement correct. Maintenant même en plein jour, monter à 800 ou à 1600 ISO, surtout que le bruit apparait dans les zones sombres, en plein jour tu surexposes un petit peu, le bruit n’apparait pas du tout, donc il n’y a plus de problème.

Régis Moscardini : Donc photographier en extérieur, peu importe le sujet finalement, comporte pour principale difficulté la gestion de la lumière. Donc c’est principalement sur ce point que butent les débutants. Quels sont tes trucs à toi pour gérer effectivement la lumière, pour ne pas être embêté par des contrastes trop importants, par la bonne exposition ? Comment toi tu fais ?

Alain Balthazard : Après c’est toujours pareil, c’est aussi une question de matériel, on dit le matériel il ne fait pas tout mais il fait beaucoup quand même, et après il faut avoir certains petits trucs. On parlait de la photo de rapaces en vol, alors la photo de rapaces en vol c’est quand même vraisemblablement la plupart du temps sur fond de ciel, soit gris soit bleu, il faut savoir par exemple qu’un fond de ciel bleu avec une lumière forte, si tu ne surexposes pas ton image, ton image va être sous expo à cause de la cellule qui ne va pas bien faire son travail

Régis Moscardini : Tu veux dire que le ciel va être pris en compte

Alain Balthazard : Oui.

Régis Moscardini : Donc le ciel va être bien exposé mais l’oiseau, lui, ne le sera pas ?

Alain Balthazard : Voilà, l’oiseau, lui, se retrouvera sombre. Donc après, les gens qui ont des appareils très haut de gamme avec les multispots, etc., on peut pallier à ça, mais sur des appareils photos comme le 7D qui n’est pas le haut de gamme quand même et qui date un peu, si moi je travaille la plupart du temps quand même en multizones, donc là effectivement sur un fond de ciel bleu ou de ciel gris, si on ne surexpose pas l’image, l’oiseau va se retrouver sombre. C’est des petits trucs comme ça à savoir.

Régis Moscardini : Tu fais une correction d’exposition en fait ? C’est ça, tu as une petite touche dédiée, tu appuies sur la touche ?

Alain Balthazard : Je travaille beaucoup en correction d’exposition, et toujours pareil, sachant que le fait d’être surexposé c’est moins gênant, bien évidemment pas être cramé, il ne faut pas que l’image soit cramée, mais le fait d’être surexposé est moins gênant que d’être sous-exposé, parce que le bruit intervenant dans les zones sous-exposées et sombres, le fait d’être surexposé ça permet d’être beaucoup plus post-traitable, on va dire, qu’une zone sous-exposée. Du coup je travaille beaucoup comme ça. Après je fais confiance aussi à la cellule de l’appareil qui est très précise.

En fait moi, je ne me pose pas trop de questions au niveau de la technique. Maintenant le matériel permet des choses étonnantes. Une petite anecdote en passant à un stagiaire qui vient de temps en temps, qui a beaucoup de matériel, me disait que maintenant avec son D4S qui peut monter très haut en sensibilité, j’en ai fait l’expérience quand on a fait du moyen duc le soir, moi je travaille en priorité diaphragme comme la plupart des gens que je connais et j’en connais beaucoup, et bien lui il travaille en manuel et effectivement il a raison, il m’a dit moi je travaille en manuel maintenant, je sélectionne mon diaph, je sélectionne ma vitesse, je suis en iso auto, et si ça monte à 3200, si ça monte à 6400, si ça monte à 12800, ce n’est pas grave parce que de toute façon à 12800 il n’y a pas de bruit. Et ça effectivement c’est l’avenir.

Régis Moscardini : Donc tu veux dire que les progrès technologiques amènent quelque part à modifier un peu le comportement du photographe ?

Alain Balthazard : Indéniablement. C’est vrai que si j’avais les moyens de m’acheter un ABX, je bosserais comme lui effectivement parce que là c’est vraiment top. On travaille comme en studio en fait en manuel, ce que je déconseille aux stagiaires quand ils viennent me voir. Mais effectivement avec ce genre de matériel, c’est vraiment la bonne solution et il a des résultats d’enfer.

C’était le cas quand il est venu faire du moyen duc, il y avait du moyen duc nicheur, donc les oiseaux partaient à 20h30, 21h pour aller chasser, ce soir-là on n’a pas eu trop de chance, ils sont partis à 21h30, moi j’étais à 6400 j’étais foutu, moi j’ai rangé l’appareil, lui il avait le 800 mm en plus, il s’est mis au millième de seconde parce qu’il avait le 1.2 dessus, donc il avait le 1000 mm parce qu’effectivement le D4S c’est un plein format , il s’est mis au millième de seconde, il a mis F8 et puis il a sorti des photos à 20000 ISO qui n’étaient absolument pas bruitées.

Régis Moscardini : C’est incroyable. Donc on dit quand même souvent que ce n’est pas le matériel qui fait le photographe mais n’empêche que ça aide pas mal.

Alain Balthazard : Bien sûr, bien sûr que ça aide pas mal.

Régis Moscardini : La photo de rapaces te passionne et je sais que tu es très attaché à la protection des busards. Les busards cendrés, c’est bien ça ?

Alain Balthazard : Cendrés ou Saint-Martin aussi.

Régis Moscardini : D’accord. Alors avant de parler de ces oiseaux et de ce que tu fais pour eux, j’aimerais qu’on s’attarde à la technique photo pour photographier les rapaces en général. Quelles sont les principales choses qu’il faut faire ou ne pas faire pour réussir ses photos de rapaces que ce soit en vol ou pas d’ailleurs, quels sont les points absolument à ne pas louper pour justement réussir ses photos de rapaces ?

Alain Balthazard : On va dire que c’est la connaissance des espèces de toute façon, moi je suis absolument persuadé que, à part les affûts payants que je mettrais à côté, mais quand on veut photographier des animaux sauvages dans leur environnement même près de chez soi, à partir du moment où on ne connait pas du tout comment ça fonctionne, c’est difficile de faire des photos correctes. Après quand on connait le fonctionnement de l’oiseau, savoir comment il chasse, savoir comment il niche, etc., c’est une grosse partie du travail, c’est une grosse partie du travail, après la technique photo on l’a, donc de toute façon ce n’est pas gênant, qu’on l’ait pour ça ou pour autre chose, le rapace comme les autres espèces.

Le moyen duc par exemple, il faut savoir repérer les nids, écouter les jeunes, connaitre leur reproduction. L’hiver c’est trouver les buses qui hivernent, les hiboux des marais qui vont dans beaucoup de terrains, il n’y a pas de secret, beaucoup de terrains, et puis après la technique photo elle est identique pour tous les sujets, ce n’est pas plus difficile de faire un rapace en vol qu’un martin-pêcheur, voire beaucoup plus facile. Donc moi, je suis ornitho au départ, donc je connais le milieu naturaliste, je connais le milieu photographe, je trouve que la photo naturaliste de temps en temps elle part un peu en vrac parce que les gens veulent faire de la photo nature mais ne connaissent pas la nature. Pour moi, ce n’est pas bien.

Régis Moscardini : Je crois, à mon avis, c’est vrai qu’avec l’explosion du numérique et du coup avec l’augmentation certaine du nombre de photographes, il y a peut-être eu une dérive pendant un certain temps mais il me semble que maintenant, grâce à je ne sais pas grâce aux photographes professionnels, à ceux qui peuvent faire entendre leur voix, je pense qu’il y a un peu moins cette dérive-là et que maintenant ceux qui viennent à la photo animalière sont conscients de ça, et qu’il faut d‘abord passer par des connaissances du terrain et de l’animal pour après photographier, je pense que maintenant on a un peu moins les dérives peut-être du début de l’explosion du numérique.

Alain Balthazard : J’espère. Je parlais des affûts payants, je préfère que les gens aillent dans les affûts payants, ça permet de ne pas déranger les endroits qui ne sont pas prévus pour. Après je trouve dommage effectivement d’aller, moi personnellement je n’irai pas, ça ne m’intéresse pas parce que pour moi la photo animalière, c’est juste le final et je pense que tout ce qui est en amont est presque plus important que la photo finale.

Mais c’est vrai que la photo animalière est partie maintenant vers de la photo esthétique et plus naturaliste, donc ça, ça a beaucoup changé. Je connais beaucoup de gens qui ne connaissent pas grand-chose à la nature mais qui font de très belles photos, mais qui traitent des espèces qui ne sont pas sensibles. Après c’est surtout sur les espèces sensibles qu’il faut faire attention.

Régis Moscardini : Venons donc au busard cendré ou Saint-Martin, tu as dit aussi. Alors une première question tout bête : pourquoi aimes-tu cet animal-là ?

Alain Balthazard : Alors ça, j’ai commencé il y a une vingtaine d’années en arrivant sur Châlons, je m’intéresse aux oiseaux, voilà, sans plus, et puis j’ai découvert ces oiseaux-là, j’ai pris contact avec la LPO en l’occurrence, et puis j’ai rencontré des gens sur Châlons et je me suis lancé là-dedans. En fait je ne faisais pas vraiment de la photo, c’était de la photo très amateur et puis je me suis lancé dans la protection de ces rapaces parce que j’ai appris à connaitre et vraiment à voir que c’était vraiment un symbole de la plaine steppique, on va dire, anciennement les savarts en Champagne-Ardenne, maintenant c’est des champs de céréales et malheureusement comme ils se nichent dans les champs de céréales et que les céréales sont fauchées de plus en plus tôt, s’il n’y a personne pour les protéger, ils passent dans les moissonneuses.

Alors on est nombreux en France, enfin on est nombreux, pas assez nombreux justement, il y a quand même pas mal de gens qui font ça mais c’est un rapace qui est quand même menacé à l’échelle mondiale. Alors pouvoir sauver quelques oiseaux des moissonneuses c’est toujours intéressant, et puis en tant que photographe ça permet aussi de rendre un peu à la nature ce qu’elle offre au photographe, c’est-à-dire des photos voire de l’argent pour certains, et du coup ça permet de rendre un peu la monnaie de la pièce à la nature qui offre des choses gratuitement, ce qui n’est pas le cas par exemple des photos de modèles ou des choses comme ça.

Du coup, je pense que beaucoup de photographes animaliers devraient s’investir plus, au moins dans des assos, voire cotiser à des assos, et malheureusement ce n’est pas la majorité qui font ça, ils profitent beaucoup de la nature pour prendre du plaisir mais peu rendent vraiment à la nature, et ça je trouve ça un petit peu dommage.

Régis Moscardini : D’ailleurs c’est un peu se tirer une balle dans le pied parce que c’est l’outil de travail de pas mal de photographes, donc si on ne fait pas ce qu’il faut ou en tout cas mettre sa petite pierre à l’édifice pour protéger l’outil de travail, finalement on peut finir par ne plus l’avoir cet outil-là.

Alain Balthazard : Oui, dans l’absolu oui, si on va jusqu’au bout, ça peut être ça.

Régis Moscardini : Alors, quelles sont les particularités de ce rapace-là, qu’est-ce qui le distingue des autres rapaces, de la buse, du faucon par exemple ?

Alain Balthazard : Les busards, il y a quatre espèces, il y en a trois qui sont visibles en France, la quatrième espèce est visible de temps en temps en migration. Donc le busard des roseaux que les gens connaissent quand ils vont sur les étangs ou sur les lacs, qui nichent la plupart du temps dans les roselières. Le busard cendré ou le busard Saint-Martin, le busard cendré, on va dire, est le seul qui va en Afrique puisque c’est un migrateur donc il ne revient en France que mi-avril et il repart fin août, donc c’est un oiseau africain qui vient nicher en France, on va dire.

Et qui est effectivement menacé par l’agriculture puisque comme je le disais auparavant, les céréales étant fauchées de plus en plus tôt, lui n’arrive pas de plus en plus tôt parce qu’il arrive toujours mi-avril comme il y a 50 ans ou 60 ans, mais les céréales au lieu d’être fauchées mi-juillet, de mi-juillet à mi-août, maintenant c’est fauché de mi-juin à mi-juillet pratiquement. D’où le problème, comme il niche au sol, les quatre espèces de busards nichent au sol, parce que la quatrième c’est le busard pale qui lui niche dans l’est de l’Europe, il y en a quelques-uns en Finlande et j’ai eu la chance d’en voir un qui s’était appareillé à une femelle il y a 2 ans, c’est quand même très rare d’en voir en France à part en migration.

Mais ces oiseaux-là nichant au sol et dans des herbes relativement hautes, ce qui ressemble le plus à leur biotope c’est les champs de céréales. Et donc c’est un rapace qui chasse en vol, pas à l’affût comme la buse, tu parlais de la buse, il chasse en vol, il a le rapport surface à l’air poids le plus important de la biofaune mondiale, c’est-dire que par rapport à son envergure qui est de 1,15 mètre pour le cendré, 1,20 pour le Saint-Martin, en gros plus ou moins, le cendré le mâle pèse 340 grammes, la femelle 380, c’est extrêmement léger par rapport à la surface à l’air.

Régis Moscardini : Ce qui lui permet de faire des acrobaties ?

Alain Balthazard : Ce qui lui permet surtout de voler très bas et à très basse vitesse, donc face au vent, à 50 centimètres voire à un mètre du sol pour repérer les rongeurs qui représentent en France 70 à 80% de son alimentation, sachant qu’en Afrique il mange des criquets, c’est plutôt un insectivore en Afrique.

Régis Moscardini : Donc quand tu dis qu’il chasse en vol, tu veux dire qu’il ne va pas attraper ses proies en vol dans le ciel, mais il va repérer ses proies, alors par exemple le faucon crécelle qui lui va pratiquer, le Saint-Esprit qui vole sur place pour repérer, la buse qui va se planter sur un piquet, lui c’est une technique différente, il va voler, il va survoler une zone à basse altitude.

Alain Balthazard : Voilà, il va vraiment se balader sur tout son territoire, donc on va dire en cas de nourriture importante, c’est 3 kilomètres autour de son nid, en cas de disette, les années très mauvaises, il peut aller jusqu’à 15 kilomètres de son nid pour trouver de la nourriture. Effectivement il va vraiment de droite à gauche et de haut en bas survoler son territoire pour trouver de la nourriture. Et donc il se jette sur sa proie grâce à ses serres.

Régis Moscardini : Alors pour le repérer, on en a déjà un petit peu parlé de sa technique de vol, mais ceci dit, et son biotope aussi les grands champs céréaliers, ce sont les indices pour le repérer le busard ?

Alain Balthazard : En fait oui, le repérage c’est ce qu’il y a de plus dur. Il faut savoir que le busard cendré contrairement au Saint-Martin qui niche à peu près partout en France mais en petite quantité, sachant qu’il y a d’après les derniers chiffres que j’ai 11.000 couples en France, le busard cendré il n’y a à peu près que 5.000 couples nicheurs mais ils ne nichent justement pas partout, ils nichent dans les grandes régions en fait, c’est des noyaux de population en fait.

Donc en fait quand on connait un peu les noyaux de population localement, moi par exemple je travaille sur un secteur, d’autres collègues dans le coin qui travaillent sur d’autres secteurs, en début de saison on les repère, on repère les couples qui s’appareillent, qui vont effectivement faire des parades en vol très spectaculaires, et puis après voilà les jours ou les semaines passant on arrive à déterminer à côté de quels champs ils sont, après il faut trouver l’endroit du nid dans le champ sachant que les champs, par exemple chez moi, sont très grands, j’ai 4 nids dans un champ de 55 hectares, donc le nid faisant à peu près 40 centimètres de diamètre, tu vois la difficulté dans un champ qui fait 55.000 mètres carrés.

Régis Moscardini : Tu veux dire qu’il y a peut-être plus de 4 nids dans ce champ-là ?

Alain Balthazard : Non, il n’y avait pas plus de 4 nids mais pour trouver les 4 nids, c’est des heures

Régis Moscardini : Une petite remarque, est-ce que tu penses que, je ne sais pas si tu es au courant, mais il y a un essor sur les drones, tu sais les espèces de petits trucs très légers, est-ce que tu as utilisé ça, est-ce que c’est une technique à laquelle tu as pensé pour repérer ?

Alain Balthazard : Je ne sais pas, il faudra qu’on en discute avec les copains mais le problème, c’est qu’il y a une règlementation qui est très stricte encore pour l’instant puisque les drones équipés de caméras ou d’appareils photos sont soumis à règlementation importante et si on veut être dans la loi, il faut avoir au moins un certificat de capacité par l’aviation civile voire pour certains cas carrément son brevet de pilote. Donc

Régis Moscardini : Alors que tu restes à terre ?

Alain Balthazard : Oui, voilà, mais ça reste très compliqué. Après les autonomies ne sont pas très grosses non plus sur des appareils qui ne sont pas très chers. Moi, je me suis lancé un peu dans cette étude-là grâce à Chasseur d’images entre autres, voilà, 10 minutes ou ¼ d’heure d’autonomie pour survoler un champ de 55 hectares de long en large et en travers, je ne suis pas persuadé que ça gagnerait énormément de temps, sachant que l’on n’est pas dans l’appareil.

Régis Moscardini : Donc la contrainte réglementaire et la contrainte technologique font que pour l’instant ce n’est pas un système assez mûr ?

Alain Balthazard : Il faut essayer, je ne sais pas, il faut voir, il faut voir ce que ça peut donner. Ou alors travailler avec des appareils professionnels qui vont coûter plusieurs milliers d’euros. Etant donné que c’est du travail bénévole, tu vois ce que je veux dire.

Régis Moscardini : Que peuvent faire ceux qui nous écoutent et qui sont intéressés par le sujet pour à leur tour aider à protéger le busard ?

Alain Balthazard : C’est tout bête, s’ils habitent dans des régions céréalières et qu’ils se baladent très souvent dans la nature, même s’ils n’interviennent pas eux-mêmes, s’ils repèrent des busards régulièrement au-dessus de champs quand la saison arrive, c’est le signaler tout simplement aux assos locales ou à la LPO. Alors sachant, ce que je te disais, qu’il n’y en a pas partout, par exemple en Bretagne il y a peu de chance qu’ils en voient, dans les Vosges Fabrice Cahez que tu as eu en interview, que je connais bien, ils en avaient, depuis une vingtaine d’années il n’y en a plus, etc. Après tout simplement être attentif, pouvoir repérer l’oiseau et le signaler.

Régis Moscardini : Est-ce que les agriculteurs, les paysans sont sensibilisés à ça dans la région ?

Alain Balthazard : De plus en plus. C’est-à-dire c’est notre travail aussi. C’est-à-dire c’est de ne pas arriver en terrain conquis sur les secteurs et puis donner la responsabilité à l’agriculteur en disant, voilà c’est vos oiseaux, ils sont dans vos champs, c’est des propriétés privées il ne faut l’oublier, ce sont vos oiseaux, regardez c’est super, vous sauvez des oiseaux qui mangent vos rongeurs en plus, c’est très utile, et donc il y a encore certains secteurs où c’est difficile mais de plus en plus, ça a quand même beaucoup évolué le monde agricole, moi je travaille, on va dire, avec 70 à 80% ce sont des chasseurs, et il n’y a absolument aucun problème, moi j’en ai encore appelé un ce matin, il m’a dit pas de problème, vous pouvez y aller, mettez la cage s’il faut.

En plus moi c’est des gros agriculteurs, ils ont vraiment de très grosses surfaces, les récoltes ont des très gros rendements, donc la plupart, 2 ou 3 mètres carrés voire 4-5 mètres carrés, ça ne les dérange pas. Mais ils ne sont pas tous encore comme ça, il y en a encore, sachant qu’ils sont normalement obligé de les protéger car ces oiseaux doivent être protégés totalement, donc logiquement ils sont obligés de protéger l’oiseau dans leur champ.

Régis Moscardini : Alors c’est devenu un rituel pour cette émission, j’aimerais que tu nous fasses le making of d’une de tes images. Alors j’ai choisi celle que tout photographe animalier, j’espère, a vue au moins une fois, celle de la biche dans un sillon de champ de blé qui te regarde, qui avance, qui se retourne et qui te regarde.

Alain Balthazard : Ça va casser le mythe !

Régis Moscardini : Ce n’est pas grave. Alors moi bien sûr je la trouve extraordinaire, elle a remporté des concours. Alors est-ce qu’on peut savoir justement quelques détails sur cette prise de vue ?

Alain Balthazard : En préambule, moi je vais expliquer déjà comment sont faits 95% de mes photos, elles sont faites en voiture.

Régis Moscardini : Ouh là là !

Alain Balthazard : Tout simplement en plaine céréalière, je n’ai absolument aucun moyen de me cacher, les gens qui viennent en stage chez moi le voient bien quand ils ont fait une journée avec moi, ils se rendent compte qu’effectivement la photo animalière en plaine céréalière ce n’est pas très facile, sachant que j’ai très peu de haies, voire pas du tout, très peu de bois, donc du coup les oiseaux, les animaux dans l’ensemble sont habitués aux voitures des agriculteurs puisqu’ils en voient beaucoup, ils voient des tracteurs, etc. et tout au long de l’année. Et donc du coup, surtout pour les busards, il faut faire beaucoup de kilomètres pour repérer les oiseaux.

Et puis cette photo c’était un début de saison de busards, je recherchais des busards dans un coin et comme on voit beaucoup en plaine, j’ai beaucoup de chevreuils en plaine, et donc cette chevrette qui était au bord du chemin, qui me voyant arriver est partie dans un champ de blé, je me suis arrêté, j’ai fait quelques photos, ils étaient plusieurs, il y avait un brocard qui était parti, elle s’est engagée dans un champ de blé, elle a sauté un petit peu mais pas plus affolée que ça, j’ai à peu près vu où elle était, elle s’était mis dans un passage de tracteur en fait, une voie de tracteur, j’ai eu la chance d’avoir un chemin en descente.

Donc je n’ai pas redémarré, je suis descendu tout doucement jusqu’à l’endroit où elle s’était mise, donc dans la voie de tracteur, et je me suis arrêté juste en face la voie de tracteur où elle était, elle n’était absolument pas paniquée, on le voit au miroir, le miroir n’est même pas visible en fait, elle n’est pas du tout paniquée, et puis j’ai pu faire mes photos comme ça. Grâce après au 500, j’avais le 1.4 en plus avec le mark2, la profondeur de champ est relativement faible, j’étais en plus légèrement en contre-plongée, du coup ça fait que la profondeur de champ est très visible. Effectivement, c’est une photo coup de poing on va dire.

Régis Moscardini : Mais comme souvent, mais tu étais là, tu as fait ce qu’il fallait faire.

Alain Balthazard : Oui et puis j’ai eu la chance d’avoir un animal qui n’était pas du tout stressé, elle m’a regardé, j’en ai plusieurs des photos bien sûr, j’en ai fait au moins 30 ou 40, un peu sous tous les angles et puis à un moment donné, elle s’est retournée, elle a avancé tout doucement dans le champ, elle est partie mais vraiment sans être affolée. Et c’est fait à partir de la voiture.

Régis Moscardini : C’est vrai que la voiture, on le voit dans les livres techniques d’apprentissage de la photographie animalière, j’en ai parlé aussi dans mon blog, la voiture est aussi un affût. Est-ce qu’on sait tout de suite qu’on a fait une super photo qui va sortir un peu du lot ?

Alain Balthazard : Non, justement non. Celle-là, elle ne me parlait pas plus que ça, c’est rigolo en fait. Et en fait je l’ai montrée parce que, je n’y vais plus beaucoup maintenant, mais j’ai fait partie des premiers inscrits sur Beneluxnaturephoto, le fameux site de forum animalier, j’étais inscrit en début 2005, ça commence à faire, je l’ai montrée sur le forum aux copains, ils m’ont dit, oh là là, j’ai eu des réactions dithyrambiques, elle est superbe cette photo, c’est une photo de concours, ça j’aime bien cette remarque photo de concours. Effectivement je l’ai présentée à 2-3 concours, effectivement elle a gagné le premier grand prix de Festimages, qui a pris de l’ampleur, ce festival qui est vers Laval. Elle est arrivée en finale de la BBC, etc. Mais je ne l’aurais pas montrée sur Benelux, effectivement je ne l’aurais jamais proposée.

Régis Moscardini : Incroyable. Comme quoi, c’est vraiment subjectif. Et c’est vrai que des fois

Alain Balthazard : Complètement. Et c’est vrai que je suis un peu sur 500pixels, 500px, le forum qui est vraiment très intéressant, et en une journée elle est arrivée première, c’était hallucinant, j’étais fou, elle est arrivée première de toutes les photos

Régis Moscardini : Toute catégorie confondue ?

Alain Balthazard : Toute catégorie confondue, elle est arrivée première en 8 heures je crois. Donc c’est assez étonnant. Je ne l’aurais jamais montrée sinon.

Régis Moscardini : C’est incroyable. Alors Alain, quelle est ton actualité dans les semaines qui viennent ou dans les mois qui viennent, qu’est-ce qui va tenir ton agenda ?

Alain Balthazard : C’est comme d’hab, c’est-à-dire que l’on cherche du travail à droite à gauche. La saison de mariages, elle est un peu meilleure cette année mais je pense que ce sera de moins en moins bon malheureusement. Les concours hippiques, ils vont reprendre un peu à la rentrée. Et surtout j’essaie de développer les stages, c’est vraiment quelque chose qui me fera tenir dans ce métier, si j’arrive à développer de plus en plus les stages. Les gens venant me voir sont contents puisque la plupart reviennent 2, 3, 4, 5 fois des fois, donc ça c’est vraiment quelque chose que je veux développer.

Donc grâce à Facebook où je partage beaucoup, c’est vrai et grâce aux parutions de temps en temps dans Natimages, c’est vraiment ça que je veux développer. Après l’actualité, moi, je n’ai pas vraiment d’actualité finalement. Si, j’ai un bouquin qui est en attente depuis longtemps mais il faut trouver du sponsor et en ce moment c’est difficile. Mais on va dire que l’actualité sera la plus importante qui sera, ce sera un bouquin qui j’espère sortira un jour.

Régis Moscardini : Ecoute quand c’est le cas, tu nous contactes et je ferais avec plaisir le relais de ça. Par rapport aux stages, toi tu accueilles des stagiaires qui veulent en apprendre plus sur les animaux, sur la photo, sur les techniques, sur les affûts ?

Alain Balthazard : C’est très variable. Je m’adapte complètement au photographe et à son matériel, et c’est à la carte, c’est-à-dire que pour l’instant je n’ai jamais fait de session de stage bien déterminée, c’est-à-dire 3 jours macro à tel endroit, les gens m’appellent, tiens je voudrais faire un stage, qu’est-ce que vous pouvez faire, ils veulent traiter la buse l’hiver, on traite la buse l’hiver, ils veulent traiter le busard l’été, on traite le busard, ils veulent apprendre à se servir d’un appareil photo, on va dans le centre-ville de Chalons, on fait de l’humain et de l’architecture, c’est hyper malléable.

Régis Moscardini : Pour ceux qui veulent progresser dans de nombreux domaines, tu peux leur apporter ce qu’ils recherchent. Merci beaucoup Alain pour cette interview.

Alain Balthazard : C’est moi qui te remercie.

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