Avec cet article, je débute une mini-série de 3 mails destinés à vous aider à y voir plus clair dans les réglages de votre appareil.

Sauf plutôt que de vous balancer un cours théorique pas franchement fun et concret, j’ai décidé d’appliquer une méthode que j’adorais utiliser quand j’étais face à mes élèves de primaire. C’était même systématique en classe d’Arts Visuels (en dessin quoi ! 🙂 )

Laquelle ?

En vrai, elle n’a pas de nom précis. Le but final était simplement d’apprendre aux élèves à peindre à la manière de …

D’emblée, on serait tenté en tant que prof de donner direct aux élèves la bonne technique, en tout cas celle utilisée par l’auteur de l’oeuvre. C’est d’ailleurs ce que font les mauvais profs.

Ils se disent qu’en donnant tout cuit le procédé, les élèves vont rapidement se l’approprier et refaire le modèle en quelques coups de pinceaux. Ça rassure le prof et ça fait aller plus vite. Mais ça ne marche pas.

Pourquoi ?

Parce qu’ils sont restés passifs. Le travail est pré-maché, on leur donne sur un plateau et « vas-y-débrouille-toi-avec-ça« .

La bonne méthode ?

C’est pile le contraire. Leur faire découvrir par eux-mêmes les techniques de l’artiste. Les mettre en situation active de recherche. Les placer devant un mur (ni trop haut, ni trop bas … tout l’art de la pédagogie) avec quelques outils bien pensés.

Pourquoi je vous parle de tout ça ?

Parce que c’est précisément ce que je vais faire avec vous au cours des 3 prochains articles.

Vous mettre devant une de mes photos, et plutôt que de vous dire exactement comment j’ai fait à la suite, vous faire chercher un peu.

On commence avec cette photo.

Voici typiquement ce qu’on appelle un contre-jour (pour le coup assez violent ici). Aussi ombre-chinoise. Ou encore clair-obscur.

Bref, ça n’est pas les noms qui manquent.

Est-ce que ça fonctionne ?

Oui. Ce bouquetin des Alpes devient une forme quasi abstraite, parfaitement noire et unie, en opposition avec un contour hyper lumineux.

Les outils que j’avais à disposition sur mon reflex ?

  • la mesure d’exposition prise sur l’ensemble de la scène (mesure matricielle ou évaluative)
  • la mesure d’exposition prise uniquement au centre du viseur (mesure spot)
  • le bouton de correction d’exposition +/-
  • mes mains pour déplacer l’appareil dans différentes direction plus ou moins face au soleil

La situation que j’avais devant moi ?

Bien. Vous êtes comme mes anciens élèves avec entre les mains un pinceau, de la peinture et le modèle affiché au tableau (souvenirs …)

Alors ? Vous faites quoi à présent ? Quels outils vous utilisez ?

Bon, on atteint là la limite d’une leçon par article ! 🙂 Je considère donc que vous avez bidouillé et expérimenté de votre coté. ah ah ah 

Alors voici ce que j’ai fait.

Pour obtenir cette silhouette parfaitement sombre, j’ai utilisé un seul outil … qui est … le bouton de correction d’exposition. Illustré sur tous les appareils par le sigle +/-.

Une fois la mesure de l’exposition faite par l’appareil (qui s’en occupe tout seul quand on appuie à mi-course) j’ai appuyé sur ce bouton et j’ai fait défilé vers la gauche ma molette, du coté des moins.

En faisant ça, j’ai donné l’ordre à mon appareil de sous-exposer entièrement ma photo (sous-exposition signifie que mon image finale sera moins lumineuse que la scène réelle).

Résultat ? Au lieu d’avoir le corps du bouquetin un peu éclairé mais pas assez, et le ciel beaucoup trop lumineux, j’ai fabriqué des ombres toutes noires, soulignées par les hautes lumières, en conservant mon ciel.

Bien sur, le plus vous sous-exposez l’image, le plus vous aurez des ombres sombres et des détails dans les zones lumineuses.

C’est tout pour aujourd’hui !

Ah ! J’oubliais. Ceci est la méthode que j’utilise. Ça n’est pas l’unique façon de faire ! Il y a d’autres manières d’arriver au même résultat. Vous me dites comment vous feriez avec les outils donnés dans les commentaires ?

Et n’oubliez pas … sortez et photographiez !