Pourquoi photographier les oiseaux ?

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Par Régis Moscardini

Photographe animalier professionnel

Sommaire des 4 leçons gratuites :

Leçon #1 : pourquoi photographier les oiseaux – celle que vous lisez

Leçon #2 : Connaitre les oiseaux – à venir

Leçon #3 : Où trouver les oiseaux – à venir

Leçon #4 : Se rapprocher ET photographier les oiseaux – à venir

Pourquoi photographier les oiseaux ?

La question peut paraitre bizarre, je vous l’accorde ! D’ailleurs, y répondre sans trop réfléchir amène cette réponse toute simple : on photographie les oiseaux parce qu’on aime ça !

Cette réponse n’est évidemment pas satisfaisante ni suffisante.

Il faut aller plus loin. Et vous verrez qu’à la fin de cette leçon, en plus de dire «  je photographie les oiseaux parce que j’aime bien » vous aurez deux autres arguments bien plus puissants.

Arguments inutiles pour débattre en société j’admets. Mais ô combien importants pour votre épanouissement photo.

Commençons par le premier.

Photographier les oiseaux : idéal pour débuter et progresser

Si vous pratiquez déjà la photographie animalière, vous vous êtes forcément rendu compte d’une chose. On passe plus de temps à attendre l’animal qu’à réellement photographier.

Conséquence, le temps de pratique réel est très réduit. L’ancien sportif de bon niveau que j’étais et l’actuel joueur de guitare débrouillé que je suis sait une chose : le temps de pratique, autrement dit l’entrainement, est l’élément déterminant dans l’apprentissage.

Voici un exemple personnel pour bien comprendre. Un des animaux que je préfère rencontrer et photographier est le blaireau. Mal aimé, mal connu, ce mammifère noir et blanc me procure de sacrées émotions.

Problème, le rencontrer et le photographier dans de bonnes conditions n’est possible que 3 ou 4 mois dans l’année dans ma région. Alors si je me contente d’appuyer sur le déclencheur seulement quand j’ai le blaireau dans le viseur, mon temps de pratique réel ne sera jamais suffisant pour progresser.

En plus de ça, c’est aussi terriblement frustrant de si peu shooter ! En tant que passionnés, vous comme moi, on a besoin, physiquement, de déclencher.

Comment faire pour augmenter ce fameux temps de pratique ? Comment faire pour pouvoir photographier des animaux sauvages quasiment quotidiennement ? Comment faire pour remplir sa carte mémoire de belles photos sans y passer des journées entières, proche de chez soi ?

La réponse est simple, et vous l’avez deviné : en photographiant les oiseaux.

Je dois quand même vos préciser une chose, je parle ici des oiseaux communs qu’on rencontre dans les jardins . Car photographier un rapace comme la buse ferait retomber dans les mêmes contraintes que celles du blaireau. À savoir passer énormément de temps à attendre. Ce qui peut par ailleurs être agréable !

Au contraire, les oiseaux du jardin, les oiseaux des parcs, sont nombreux, habitués à la présence de l’homme et surtout reviennent systématiquement aux mêmes endroits.

Là où c’est intéressant pour eux par la présence de nourriture.

Il suffit de déposer quelques graines et boules de graisse pour voir arriver les premiers passereaux. Vous aurez alors accès à votre sujet photographique quasiment en permanence !

Tout le monde est gagnant : vous comme photographe avec des oiseaux coopératifs, et les oiseaux à qui on donne accès facilement à de la nourriture bienvenue.

Photographier les oiseaux : bénéfique pour votre santé

Être au contact de la nature fait du bien. À l’esprit comme au corps. Ce ne sont pas les études scientifiques qui manquent à ce sujet. Ni le nombre de unes de magazines consacrées à cette thématique. Ou encore les émissions de radios nationales qui en parlent.

Des exemples ?

– Comment se reconnecter à la nature ? – Emission de 52 minutes sur France Inter le jeudi 3 mai 2018

– Pourquoi le spectacle de la nature nous émeut ? Emission de 52 minutes sur France Inter le jeudi 19 octobre 2018

– Sagesse de la nature – Psychologies Magazine Juillet 2015

– Comment la nature nous fait du bien ? – Ça M’intéresse Avril 2015

Ce n’est qu’un tout petit échantillon car il y a beaucoup d’autres exemples.

Donc vivre des moments dans la nature n’est plus négociable : c’est vital pour notre santé mentale et physique.

Ça tombe bien, il existe une multitude de manières de vivre cette nature. On peut randonner, courir, pêcher à la mouche, que sais-je encore. Tout cela fonctionne. Mais je connais une façon hyper puissante de vivre la nature en totale immersion : observer et photographier les oiseaux.

Observer à deux mètres de soi une petite mésange bleue qui décortique sa graine de tournesol en toute quiétude est une expérience extraordinaire. Dont on ne se lasse pas. Ces quelques minutes transportent hors du temps.

Nul besoin de se trouver au milieu de nulle part pour vivre ça. En campagne bien sur mais aussi en ville, tout le monde peut y avoir accès. Comment ? Je l’ai déjà dit plus haut : des graines, une boule de graisse, le tout posé dans un coin du jardin, sur un balcon ou même dans une jardinière.

Testez ça et vous n’attendrez pas longtemps avant de faire vos premières observations pleines de bien être.

À travers mes deux arguments, je veux que vous compreniez bien que vous avez tout à gagner à photographier les oiseaux sauvages. Pour vous et pour votre progression photo. Je ne connais pas une seule personne qui ait jamais regretté de s’être lancé dans cette aventure. Ah si ! Le regret de ne pas avoir commencé plus tôt !

Je vous retrouve dès demain pour le 2ème article de la série.