Photographier les animaux des campagnes

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Par Régis Moscardini

Photographe animalier professionnel

Sommaire des 3 leçons gratuites :

Leçon #1 : L’étape cruciale et déterminante – à lire ici

Leçon #2 : Les affûts : où, combien, comment ? – celle que vous lisez

Leçon #3 : Un outil peu utilisé mais efficace – (à lire jeudi)

OUVERTURE DES INSCRIPTIONS « MasterClass Photographier les Animaux des Campagnes » – Vendredi 2 juillet

Vous avez lu la leçon numéro 1 et je pars du principe que les conseils ont été appliqués … ou qu’ils le seront ! ?

Donc votre secteur de 3 ou 4 hectares a été bien arpenté et vous savez à présent où sont les points chauds à observer.

C’est à dire ces petits périmètres que vous devez surveiller à vue, parce qu’il s’y passe obligatoirement des choses (entendez des animaux qui passent par là).

Parfait.

Avant de commencer vos premières observations, sachez déjà que rien n’est plus inconfortable que de s’asseoir sur des cailloux, des racines ou même sur de l’herbe quand on est à l’affût.

Croyez-en mon expéreince, c’est systématique : on s’installe à même le sol, on s’y trouve plutôt bien, on se dit qu’on va pouvoir rester longtemps … sauf qu’au bout de 10 minutes les premières douleurs d’inconfort apparaissent.

Le petit cailloux qu’on n’avait pas détecté au début, fini par être insupportable. Même chose pour le relief d’herbes qui est finalement très mal placé !

Et je ne parle même pas de l’humidité qui remonte tôt ou tard à travers les tissus.

Bref, n’importe quel photographe animalier ne peut pas se contenter de poser son séant à même le sol s’il veut tenir le plus longtemps possible en poste d’observation.

Gagner en confort

Alors quoi faire ?

C’est très simple : gagner en confort.

On me demande souvent si je suis patient. Je réponds « pas plus qu’un autre ». Simplement, attendre 2 heures la sortie d’un blaireau européen est beaucoup plus facile en étant bien installé que mal.

Logique, me direz- vous.

Alors inutile de commencer à planifier la construction d’une cabane en dur, recouverte de végétaux avec l’eau courante et le chauffage.

Un affût peut être tout simplement une toile de camouflage placée devant vous. Ajoutez à ça un petit siège trépied basique et vous voilà prêt à faire votre affut.

Personnellement, quand c’est possible, j’apprécie pouvoir poser mon dos contre un arbre.

Deux avantages.

Le premier est de pouvoir se détendre, donc gagner quelques dizaines de minutes d’attente. Le second est d’être encore moins visible. Car être placé devant un arbre vous permet d’être plus intégré dans l’environnement.

L’art des affûts 

L’idée maitresse est de ne surtout pas laisser deviner votre silhouette de bipède. Donc tout ce que vous pourrez faire pour casser cette silhouette humaine dangereuse est bienvenue :

  • vous asseoir
  • placer devant vous un filet de camouflage
  • placer sur vous une toile
  • se placer devant un élément naturel (haie, arbre, buisson, rocher, …)
  • ne pas se positionner comme un champignon en plein milieu d’un champ ou de la forêt

Vous ne pourrez jamais, via un affut « trépied-toile », devenir complètement indétectable aux yeux des animaux, mais ils ne pourront pas deviner que vous êtes humain par la vue !

Sauf que par l’odorat, c’est autre chose.

Ce qui me permet d’enchainer avec une autre information capitale concernant vos postes d’affût (qui ne sont ni plus ni moins que des postes d’observation).

Un seul ou plusieurs affûts ?   

Ne vous contentez pas d’un seul affût 

Un secteur de quelques centaines de mètres carrés bien travaillé aura trois ou quatre postes.

L’intérêt ? Pouvoir choisir en fonction du vent. Car avec les mammifères, vous aurez beau être le plus invisible possible, s’ils sentent une odeur suspecte, ils fuiront, avant même que vous ne les ayez vus.

C’est donc tout l’intérêt de mettre juste une petite toile de camouflage à 3 ou 4 endroits différents : ça ne coute pas cher, on peut les enlever très facilement, ça ne détruit rien du tout, et le photographe peut s’y mettre derrière comme il le veut ! (Ou plutôt comme le vent l’y oblige)

Je vous conseille enfin de laisser ces fameuses toiles de camouflage sur place. Elles sont imputrescibles, perdront leur odeur de plastique au fil du temps, et surtout les animaux s’y habitueront.

On dit toujours que toute installation d’affût faite longtemps avant le jour de la première utilisation sera un gage d’efficacité.

Idéalement, il faudrait pouvoir demander l’autorisation du propriétaire de laisser vos toiles sur place quelques mois. Si vous ne pouvez pas savoir à qui appartient la parcelle, alors je vous conseille d’accrocher sur la toile une petite carte plastifiée qui explique à quoi elle sert et votre numéro de téléphone.

Que reste-t-il à faire ? Pas grand chose si ce n’est vous placer derrière l’un de vos affuts ! Comme les animaux chez nous sont plus actifs en début et fin de journée, alors vous devriez :

  • vous installer juste avant le lever de soleil pour une séance le matin (dur dur en été)
  • vous installer vers 5-6 heures du soir pour une séance de fin de journée.

 Je vous retrouve dès demain pour la 3ème et dernière leçon de la série avant les inscriptions à ma nouvelle Masterclass