Où trouver les oiseaux ?

[3/4] - Temps de lecture : 4 min.
Par Régis Moscardini

Photographe animalier professionnel

Sommaire des 4 leçons gratuites :

Leçon #1 : Pourquoi photographier les oiseaux – à lire ici

Leçon #2 : Connaitre les oiseaux – à lire ici

Leçon #3 : Où trouver les oiseaux – celle que vous lisez

Leçon #4 : Se rapprocher ET photographier les oiseaux – à venir

À présent, si vous avez bien suivi les deux premières leçons, vous savez pourquoi vous devez photographier les oiseaux et aussi l’immense intérêt de les connaitre.

Cette leçon est la suite logique car vous allez apprendre comment faire pour trouver les oiseaux dans leur environnement. 

Vous le savez tout aussi bien que moi, la nature est vaste. Très vaste. Alors trouver un oiseau dans cette immensité (d’autant qu’ils ont le ciel en plus, c’est dire la taille de leur territoire potentiel) équivaut à … trouver une aiguille dans une botte de foin.

Il n’est donc pas question de partir au petit bonheur la chance, vous ne trouverez pas les oiseaux que vous convoitez. Vous en croiserez, tout au plus, mais vous ne pourrez pas reproduire ces rencontres à volonté.

Car l’intérêt d’appliquer la méthode que je vais vous enseigner est d’être capable de trouver les oiseaux que vous voulez, j’allais presque dire à la demande. C’est exagéré, mais vous saisissez l’idée.

Voici la méthode. Elle est basée sur les besoins des oiseaux. Vous devez savoir que les oiseaux, pour élire domicile quelque part, doivent avoir absolument ces 2 éléments :

–  la sécurité

– la nourriture

Trouver les oiseaux là où il y a à manger

Pas à manger pour vous hein ! ? Je plaisante bien sûr. Sachez que la vie d’un oiseau est rythmée par 3 contraintes :

– se reproduire

– ne pas se faire manger

– manger

Parlons de ce dernier point. Oui, un oiseau passe une grande partie de ses journée à trouver à manger pour lui. Et pour sa progéniture en période d’élevage des jeunes. Ça lui prend beaucoup de temps.

Et de l’énergie. Alors pour ne pas trop en dépenser, l’oiseau à tout intérêt à se situer dans un endroit riche en nourriture. Que ce soit des graines ou des insectes et autres petites bêtes. S’il n’a que 200 mètres à faire plutôt que 3 km, il préférera la première option.

En quoi cela est intéressant pour vous ? Et bien il vous suffit de surveiller les zones à haut potentiel de nourriture pour oiseaux.

Plus facile à dire qu’à faire ? Non, pas vraiment.

C’est assez simple en fait. Si vous avez l’habitude de faire des randonnées et d’évoluer dans la nature, vous avez déjà remarqué qu’il existe des endroits plus « vivants » que d’autres.

Les forêts, les rivières, les étangs, les littoraux, font partis de ces endroits.

D’autres, sont bien plus pauvres, comme les champs de monoculture, comme les forêts à une seule espèce, comme les espaces très urbanisés.

Vous voyez comme c’est logique. Vous n’avez qu’à vous mettre en quête d’endroits riches en nourriture. Idéalement, il faudrait affiner selon l’espèce d’oiseau que vous aimeriez rencontrer.

Par exemple le martin-pêcheur se nourrit de petits poissons. Focalisez alors vos recherches sur les étendues d’eau de bonne qualité (abondantes en poissons).

Le roitelet huppé quant à lui se nourrit de petits insectes qu’il déniche dans les arbres. Ne le cherchez pas dans les grandes prairies.

Trouver les oiseaux là ils sont en sécurité

Un peu plus haut, j’écrivais que pour qu’un oiseau élise domicile quelque part il lui faut, en plus de la nourriture, de la sécurité.

Qu’est ce que je veux dire par là ? Il s’agit tout simplement de ne pas prendre trop de risques face aux prédateurs au moment de chercher à manger. Car si, pour trouver et manger une chenille, un oiseau risque de se faire attraper par le premier prédateur venu, ça ne vaut pas le coup.

Quels sont les lieux susceptibles d’apporter aux oiseaux de la sérénité ?

Tous ceux qui leur permettent de se cacher, de se réfugier en cas d’attaque.

Nous retrouvons à nouveau les forêts mais aussi les haies, les parcs, vous l’avez compris, tout endroit qui possède des éléments permettant de se réfugier.

Imaginez un merle qui doit se mettre à découvert pour gratter la terre et soulever les feuilles mortes à la recherche de vers de terre. Il ne le fera si et seulement s’il sait où rapidement se mettre à l’abri. Une haie, un couvert végétal est pour ça idéal.

Comme photographe d’oiseaux, cela a bien évidemment des conséquences pour vous. Au même titre que pour les zones de nourriture, vous devez porter vos efforts de recherche dans les endroits sécuritaires. 

Les grands espaces nus, sans aucun arbre ni arbuste de secours n’est pas intéressant pour les oiseaux. N’y perdez pas votre temps.

Si je devrais résumer cette leçon en une phrase :

Cherchez les oiseaux dans les zones à nourriture abondante offrant de la sécurité comme les forêts par exemple.

Je vous retrouve dès demain pour la 4ème et dernière leçon de la série.