L’histoire du fabriquant japonais n’a évidemment pas commencée avec le Sigma 150-600 mm Sport.

Loin s’en faut ! Sigma existe depuis 1961. Pendant une grande partie de son histoire, Sigma était surtout connu pour ses objectifs permettant d’équiper les reflex Canon, Nikon, Pentax à des prix plus accessibles que ces mêmes marques.

À la fin de l’année 2012, Sigma a complètent changé de politique. La marque ne souhaitait plus être considérée uniquement comme un fabriquant d’objectifs tiers à moindre coût. Elle ne voulait plus être choisie par les photographes juste « parce-que-c’est-moins-cher-mais-c’est-pas-mal-quand-même »

Donc virage à 180 ° avec une grosse montée en gamme et en qualité.

Pour ça, les gars de chez Sigma ont créé la mention Global Vision. Il s’agit de la mise en oeuvre de nouveaux procédés de fabrication associés à des processus de contrôle de qualité améliorés.

Dans les rayons, cela s’est traduit par une véritable refonte des gammes existantes.

Les objectifs Sigma Global Vision répondent tous à ces nouveaux critères de qualité. On a à présent 3 gammes :

La ligne Contemporary.

Elle reste fidèle à l’esprit originel de Sigma, à savoir permettre aux photographes d’accéder à des objectifs de qualité à des prix nettement inférieurs aux objectifs des fabricants de reflex. Cette gamme est clairement à destination des photographes amateurs photographiant un peu de tout.

La ligne Art.

Comme son nom l’indique, le but est de proposer des objectifs permettant de favoriser la créativité. Comment ? Il suffit de jeter un coup d’oeil à la gamme pour avoir la réponse : objectifs à grande ouverture, grands angles et ultra grands angles, macro,fish-eye. Des lentilles que les photographes débutants auront plus de mal à appréhender mais idéaux pour les photographes de rue, de studio, d’architecture et de paysages notamment.

La ligne Sport.

Ici, on est dans le haut de gamme … et les longues focales. Tous les objectifs Sport Sigma sont fabriqués avec les meilleurs matériaux et répondent à un cahier des charges poussé. Ces objectifs sont essentiellement destinés aux photographes de sport et d’animaux.

Plus de 4 ans après l’apparition de Global Vision et de ces 3 gammes, Sigma peut dire que son pari est réussi.

Dans l’esprit des photographes, la marque est passée du statut de bon fabriquant d’objectifs tiers offrant une alternative à Nikon et consorts, à celui d’une marque innovante, produisant des lentilles haut de gamme aux caractéristiques similaires aux ténors historiques du marché.

Il suffit de lire quelques tests (notamment ceux réputés de DxO Mark) pour comprendre que les nouveaux objectifs Global Vision sont aussi bon, voire meilleurs, que ceux des marques prestigieuses comme Zeiss.

À titre d’exemple, le récent 85mm f/1.4 DG HSM Sigma fait jeu égal avec le Zeiss 85 mm Otus pourtant bien plus cher et sans mise au point automatique.

Le test que vous allez lire concerne un objectif de la gamme Sport : le Sigma 150-600 mm F/5-6.3 DG OS HSM

Caractéristiques optiques

Le Sigma 150-600 mm Sport possède une plage focale inexistante dans les catalogues de Canon, Nikon, Pentax et Sony. Rien que ça le rend intéressant.

Je ne vous apprends rien en écrivant que ce type d’objectif est idéal pour la photographie animalière où la distance du sujet impose l’utilisation de rapports de grandissements importants.

Mais le Sigma 150-600 mm est une option de choix dans toute situation empêchant le photographe d’être proche de l’action. Comme la photo de sport. Être cantonné au bord du terrain est bien moins frustrant quand on shoote au 600 mm !

D’autres domaines photographiques sont concernés. De manière plus ponctuelle certes. Certains photographes de paysages en sont friands pour les couchers de soleil. Photographié au 600 mm, la taille du disque solaire prend une tout autre dimension !

Je disais plus haut que les marques de reflex ne proposent pas une telle amplitude focale. Chez Canon, le mieux qu’on puisse trouver est un 100-400mm . Du coté de chez Nikon, il y a un Nikkor 80-400mm. Même si ces deux objectifs sont plus « grand angle » le fait que le Sigma pousse jusqu’à 600 mm change tout.

Pourquoi ? Parce qu’un photographe cherchant à se rapprocher optiquement de son sujet trouve qu’il n’est jamais assez près ! Ajoutez que le Sigma 150-600 mm monté sur un capteur APS-C affiche l’équivalent d’un 960 mm, c’est du jamais vu à destination du grand public.

La principale critique concerne l’ouverture du diaphragme à 600 mm : f/6.3. Pour deux raisons.

  • Avec un tel zoom, l’utilisateur est contraint d’user de vitesses rapides pour éviter tout flou de bouger. Sauf que la possibilité de faire entrer le plus de lumière possible à f/6.3 est limitée. Dans la mesure du possible, on préférera ouvrir à f/4, n’empêche qu’une telle possibilité sur des longues focales coute le prix d’une petite voiture.
  • En termes de profondeur de champ, un objectif à f/6.3 n’offre pas une séparation entre le sujet net et les avants et arrières plans flous aussi marquée qu’un objectif à f/4. Même au maximum de la longueur focale. Pour obtenir un arrière plan uni et parfaitement flou, il faudra zoomer à 600 mm, ouvrir à f/6.3 et tenter d’être le plus proche possible du sujet. Idéalement, à 2,6 mètres, soit la distance minimale de mise au point.

Malgré l’ouverture maximale à f/6.3, le fond n’est pas parfaitement uni.

À l’intérieur du Sigma 150-600 mm Sport on trouve 24 éléments répartis en 16 groupes. Bon, c’est pas le plus important. Ce que vous devez savoir en revanche, c’est que le Sigma 150-600 mm comprend 5 lentilles en verre « Low Dispersion« . Ces verres particuliers affichent des caractéristiques remarquables dans la transmission de la lumière notamment.

Voilà une des raisons des prix élevés des objectifs photo. On en a d’ailleurs longuement parlé lors de mon interview avec Jean-Luc Dauvergne, spécialiste reconnus des jumelles. Pour l’écouter, cliquez ici.

Point fort indispensable pour les photographes baroudeurs : les lentilles avant et arrière sont traitées anti-déperlantes  pour éviter l’apparition de traces à leurs surfaces.

Design

Peut-être vous demanderez-vous ce que viens faire la mention Design dans un test d’objectif photo. C’est vrai quoi ! On veut juste savoir s’il prend de belles photos. 🙂

C’était vrai il y a 5 ans. Ça l’est de moins en moins. Les constructeurs ont bien compris qu’un objet valant plus 1000 € doit aller au delà des performances optiques.

Les énormes succès des vidéos de unboxing (littéralement le déballage des objets techno) fréquemment vus sur You Tube forcent les marques à fournir de réels efforts en matière de design et d’ergonomie.

Nous sommes restés de grands enfants et nous prenons un immense plaisir à sortir de la boite notre nouveau joujou. Alors si le-dit joujou est beau, simplement beau, le plaisir est décuplé.

J’ai manipulé en grand nombre d’objectifs et le Sigma 150-600 mm Sport sort du lot. Finies les conceptions en fut de tank. Finies les nombreuses inscriptions de multiples couleurs placées un peu partout. Fini le rendu à la papa vu et revu.

Place aux formes épurées, douces et agréables à l’oeil. C’est d’ailleurs le nouveau mantra de la gamme Global Vision de Sigma. Regardez leurs nouveautés : elles répondent toutes aux mêmes critères esthétiques.

On ne va pas s’en plaindre. Les photographes sont des artistes, savent apprécier les beaux objets, il était donc temps que les fabricants d’objectifs en tienne compte. Sigma le fait superbement.

 

Ergonomie

J’entends par ergonomie l’alliance de confort et d’efficacité à l’utilisation de l’objectif.

Dites vous bien que Sigma ne s’est pas contenté de concevoir un bel objet. Ils ont évidemment porté une grande attention à l’ergonomie.

Le placement des boutons

Sur la base du fut, il y a 4 boutons permettant de régler :

  • Les modes de mise au point
  • Les limites de distance de mise au point
  • Les modes de stabilisations
  • Les modes personnalisés.

Ces quatre boutons tombent idéalement sous le pouce (en tout cas sous le mien ! 🙂 ). Ils sont actionnables facilement mais sont juste assez durs pour ne pas changer de position inopinément. (oui, j’ai bien écrit ce mot qu’on utilise une fois tous les 10 ans ! 🙂 )

Notons la présence d’un 5ème bouton entre les bagues de zoom et de mise au point. Il permet de bloquer le zoom à n’importe quelle focale. Très utile et bien placé. J’ai apprécié le rappel visuel. Quand la fonction Lock est active, apparait un petit liséré blanc. C’est joli et efficace pour savoir en un coup d’oeil que le zoom est bloqué.

 

 

Bague de mise au point

Je vais tenter à l’écrit de vous faire ressentir mes sensations d’utilisateur.

La manipulation de cette banque est onctueuse et agréable. On a l’impression qu’elle baigne dans un bain d’huile. Elle est très large (3 cm.) et c’est parfait pour la trouver très vite pour faire le point manuellement.

A mon gout, la sensation de butée en bout de course n’est pas assez marquée. J’aurais aimé sentir un toc plus prononcé.

Pour aller d’un bout à l’autre, il faut faire un peu plus d’un quart de tour. On retrouve naturellement sur l’anneau de mise au point une petite fenêtre indiquant l’échelle de mise au point.

En somme, je suis très satisfait de cette bague.

Bague de zoom

Voici la bague que vous serez amené à utiliser le plus souvent ! Elle doit donc être la plus … ergonomique possible !

Voyons ça. Je n’ai noté aucun point dur. C’est à dire que l’effort à fournir pour passer de 150 mm à 600 mm (et inversement) est constant. Ça c’est top. Certains objectifs demandent de forcer plus à un certain point, c’est désagréable. Pas sur le 150-600 mm Sigma sport.

La longueur de la course est idéale et ne j’ai jamais été frustré par une longueur trop courte ou trop longue.

La matière est en caoutchouc rainuré qui accroche bien. Sa largeur est suffisante, même si j’aurais aimé un centimètre plus large. L’hiver, avec des gants, une bague de mise de zoom n’est jamais trop large !

Notez qu’il est possible d’ajuster le zoom en poussant ou tirant sur le fut. Pratique pour passer vite d’un extrême à l’autre. D’ailleurs, le pouce et l’index tombent super bien sur la partie supérieure de l’objectif. J’espère juste que l’étanchéité a été bien conçue, il ne faudrait pas que des poussières se retrouvent à l’intérieur de l’objectif. Mais Sigma nous assure que la tropicalisation est totale.

L’anneau est marqué en blanc des valeurs de zoom intermédiaires : 150, 180, 200, 250, 300, 400, 500 et 600 mm. C’est très pratique. Surtout lorsque que le zoom est bloqué en utilisant le bouton Lock. Pour une fois, on peut l’utiliser sur toute la plage focale et pas seulement replié pour le transport.

Vous l’avez compris, Sigma a bien travaillé sur le système de zoom, ô combien important.

Le collier de fixation

Je reviens très vite sur le design. Sigma ne s’est pas contenté de plaquer un ancien collier. Le rendu visuel est raccord avec le reste. Les formes sont douces et épurées. Il eut été dommage de casser le design général de l’objectif par l’ajout d’un collier aux formes séculaires.

On peut pas pas l’enlever et gagner quelques dizaines de grammes, mais la contre-partie est qu’il s’intègre parfaitement à au design de l’objectif. C’est très élégant.

C’est sur ce genre de détails qu’on mesure la place prise par le style dans la conception des objectifs Sigma.

Un photographe animalier est amené à utiliser très fréquemment le collier de fixation. J’ai donc porté une attention particulière sur ce point. J’ai grandement apprécié les crans tous les 90°. Pas de visuel, pas de sons, juste une sensation de clic feutré au passage d’un repère.

C’est juste impeccable pour être certain de placer son cadrage parfaitement horizontal ou verticale. En affut par exemple, j’aimais pouvoir passer du format paysage au format portrait en gardant les yeux dans le viseur.

Qualité de construction

Dès la prise Le Sigma 150-600 mm Sport est un objectif qui respire la qualité est la robustesse. La finition est exemplaire. Je ne suis pas du tout expert dans tout ce qui est processus industriel et usinage, mais force est de constater que l’usine japonaise Sigma maitrise toutes les étapes de construction.

La finition est digne des standards d’Apple par exemple. On loue, à juste titre, la qualité de fabrication des objets de la marque à la pomme, Sigma n’a pas à rougir de la comparaison. Et je mesure bien mes mots en écrivant ça.

Le pare-soleil résume parfaitement cette qualité. Le mot plastique a dû être rayé du vocabulaire des ingénieurs Sigma ! 🙂 On sent qu’on peut tout affronter avec.

Loin d’être un détail, pousser à ce point la qualité de construction augure une excellente durée dans le temps. Si vous prenez soin de votre objectif, il fournira la même qualité d’images dans 20 ans. C’est aussi un gage de sureté lors d’utilisation dans des conditions extrêmes. Un froid intense, de même que des embruns forts ne feront pas vaciller le Sigma 150-600 mm.

Sigma le souligne parfaitement dans sa communication sur son site internet : Résistant à la poussière et à l’eau, il est construit pour durer. Il répond aux besoins des photographes professionnels qui doivent l’utiliser en toutes circonstances, même sous la pluie.

Tout est dit.

Poids et taille

La qualité de fabrication supérieure et la conception optique du Sigma 150-600 mm Sport se reflète dans le poids. Il affiche sur la balance 2860 grammes (collier de fixation compris), c’est lourd.

C’est plus lourd que n’importe lequel de ses rivaux : le Tamon 150-600mm f/5-6.3 pèse 1951g. , tandis que les 100-400mm et 80-400mm de Canon et Nikon pèsent environ la moitié, à 1640 g. et 1570 g. respectivement.

C’est aussi plus lourd que son petit frère le Sigma 150-600mm F/5-6.3 DG OS HSM Contemporary, avec ses 1930 grammes.

Ça vous surprend ? Moi pas. On n’a rien sans rien. Ça n’est pas possible d’être satisfait de la solidité de la bête et de sa qualité de fabrication tout en pestant sur son poids. C’est comme si je louais la vitesse de ma Ferrari en râlant sur sa consommation.

Vous connaissez l’expression : on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Donc perso, ça ne me choque pas que l’objectif approche les 3 kg.

Le Sigma 150-600 mm Sport n’a pas non plus oublié de grandir ! En effet, c’est un objectif qui prend de la place.

À 150 mm, il mesure 12,1 cm de diamètre et 29 cm. de longueur. À 600 mm, c’est 48 cm qu’il faut manipuler ! Dans sa plus grand configuration, à 600 mm avec le pare-soleil, clairement, vous ferez tourner quelques têtes.

Stabilisation

La stabilisation optique est loin d’être un gadget sur un 150-600 mm. Plus la longueur focale est importante, plus les micro-tremblements générés par le photographes sont prononcés. C’est précisément cette stabilisation qui va compenser en temps réel vos tremblements.

Du coup, là où un 150-600 mm était compliqué à utiliser à 600 mm sans stabilisation (tremblements, flous de bougé, confort de visée réduit), il devient bien plus accessible au grand public !

Car viser et cadrer un sujet au 600 mm à main levée demande une bonne dose de stabilité et d’entrainement. Ce que tout le monde ne sais pas forcément faire. La stabilisation réduit cette exigence ce stabilité.

Le Sigma 150-600 mm est ainsi plus polyvalent et peut-être utilisé plus facilement.

En pratique, le Sigma 150-600 mm Sport propose deux modes de stabilisation.

Le Mode 1 pour à la photographie classique. Le Mode 2, lui, est conçu pour à la prise de vue en filé verticale ou horizontal : l’accéléromètre intégré à l’objectif détectant la position du boitier. Pratique.

Pour mes tests, j’ai principalement utilisé le mode 1.

Le système est très discret. Au mieux peut-on entendre un tout petit bourdonnement, classique, qui indique que la stabilisation fait son travail. Et oui, il faut bien que les micro-moteurs s’activent pour déplacer des lentilles. Pour l’animalier, ça n’est absolument pas gênant, même pour les animaux les plus farouches. Disons que vous ferez plus de bruit en respirant. 🙂

Comme dit plus haut dans le paragraphe ergonomie, les boutons d’accès aux modes de stabilisation sont bien placés et tombent naturellement sous le pouce.

Vous connaissez la règle : pour éviter tout flou de bougé, il faut photographier à une vitesse au moins égale à la focale utilisée. Sauf que ça n’est pas toujours possible.

Quand la lumière manque (et ça arrive toujours en photo animalière), le photographe est contraint de shooter à des vitesses plus basse que ce que cette règle impose.

La stabilisation est là pour descendre en vitesse, tout en annulant le flou de bougé … dans la limite des capacités physiques du système !

J’ai l’habitude de shooter à main levée, et je sais prendre la bonne position pour être stable. Ainsi, je pouvais photographier aux alentours de 1/300 sans avoir besoin de stabilisation (avec le Nikon d5 plein format). À 1/320 par exemple, meme à 600 mm mes tremblements étaient suffisamment contenus pour ne pas affecter l’image.

En activant la stabilisation, j’ai pu descendre à 1/80 tout en ayant des photos nettes. En dessous de cette vitesse, j’étais systématiquement flou (enfin les photos je veux dire 😉 )

Photo prise à 1/80 à main levée

Cette fonction peut être très utile pour les photographes dont les sujets photos imposent des conditions lumineuses difficiles. La montée en sensibilité pourra être minimisée.

Auto-Focus

Le Sigma 150-600 mm Sport est équipé du moteur HSM (Hyper Sonic Motor). Les avantages de ce type de motorisation est la rapidité et la quasi absence de bruit.

L’efficacité de l’AF d’un objectif est directement lié aux performances du reflex qui lui est associé. Comme mentionné au début de l’article, tout le test a été effectué avec le Nikon d5. En d’autres termes, ça n’est pas le reflex qui pouvait limiter les performances de l’AF du 150-600 ! Le Nikon d5 est conçu pour être une vraie bête de course à ce niveau. Idéal pour tester les capacité de l’objectif.

Tous les photographes animaliers le savent : la vélocité d’un AF est hyper importante. On attend d’un AF qu’il soit rapide, précis, et ce dans la plupart des conditions lumineuses.

J’ai testé l’AF du Sigma 150-600 mm sous des ciels divers et variés. De l’ambiance grise et humide à l’atmosphère claire et lumineuse.

Dans la plupart des cas, l’AF s’est montré performant. Quand je changeais de sujet distants de quelques mètres, la mise au point de faisait instantanément. Evidemment, de la distance minimale de mise au point jusqu’à l’infini, le temps nécessaire s’allonge. Il faut une petite seconde à l’AF pour parcourir toute la plage. C’est très bon.

Justement, pour faciliter la vie du photographe, et éviter des toujours trop longs allers/retours, Sigma a intégré des des imitateurs de plage de mise au point auto. En déplaçant le bouton dédié, on limite le travail de l’AF de 2,6 m. à 10m. ou de 10m. à l’infini. Bien plus qu’un gadget, cet outil permet à l’objectif de faire le point instantanément.

L’AF n’a pas sourcillé parmi toute cette végétation

Il ne faut surtout pas s’en priver quand on sait à l’avance ou la mise au point devra être faite. Typiquement, à l’affut aux oiseaux l’hiver, si la mangeoire est installée à 4 m. limitez l’AF jusqu’à 10m. Pas la peine de lui laisser la possibilité d’aller faire la MAP sur le clocher 500 m. plus loin !

Les photographes animaliers sont souvent face à des sujets en mouvement. Des jeux des renardeaux aux envolées des passereaux, ça bouge beaucoup ! Je ne fais pas exception et j’ai donc systématiquement réglé le Nikon d5 en mise au point continue en utilisant les collimateurs centraux.

J’ai été impressionné par la vitesse à laquelle l’AF se verrouillait sur le sujet. L’association Nikon d5 avec le Sigma 150-600 mm Sport faisait merveille. Le suivi du focus sur les sujets qui se rapprochaient était aussi très satisfaisant.

Se verrouiller sur le pas du chat : un jeu d’enfant pour l’AF !

Sigma a donc fait du très bon boulot de ce coté là. Tant mieux puisque cet objectif est largement destiné aux photographes animalier et de sport, donc très exigeants sur l’AF.

Qualité d’image

Plutôt qu’écrire de longs discours et faire des tests ultra-techniques (que je suis de toute manière bien incapable de faire), c’est par les images prises avec le Sigma 150-600 mm (toujours monté sur le Nikon d5) que je vais vous montrer ses performances optiques.

Pour éviter toute source de malentendus, les photos ci-après sont au format JPEG sans post-traitement aucun. Je les prises au format RAW, exportées en JPEG via Lightroom.

Les téléobjectifs sont excellents pour capturer des détails de paysages. Ça fonctionne particulièrement bien lors des couchers (ou levers) de soleil : l’effet ombre chinoise est accentué par la compression des plans.

Constatez comme le niveau de détail est impressionnant. Je suis à 600 mm ouvert à f/10. Cette ouverture de diaphragme me permet d’augmenter la profondeur de champ et de tirer le meilleur du Sigma 150-600 mm. L’objectif s’en tire parfaitement bien.

Bien sur, à 100 %, on peut voir un peu d’aberration chromatique, c’est à dire l’apparition de franges vertes sur les contours des arbres. Franchement, c’est très contenu, ça se voit à peine à 100 %, alors sans crop, c’est inexistant. Et puis sous Lightroom, ça se corrige en deux secondes.

Je ne note pas de baisse de piqué sur les bords de l’image.

Plus prononcé est le vignettage. C’est à dire l’assombrissement des coins de l’image. Il s’agit d’un défaut optique courant, là encore, facilement corrigeable dans votre logiciel de développement préféré.

Si certains doutent encore de l’intérêt de développer (post-traiter) les photos sur ordinateur, la correction des défauts des objectifs est un argument supplémentaire pour vous faire changer d’avis.

L’avantage d’une longue focale comme le 600 mm, est sa capacité à produire du flou d’arrière plan. Le fameux bokeh. Cet artifice optique permet de gommer les détails disgracieux de l’arrière plan pour mettre en valeur le sujet. A condition d’ouvrir au maximum et de se placer le plus proche possible du sujet.

Des photos qui d’ordinaires seraient très banales, voire insipides, deviennent hyper intéressantes. C’est le cas du chat Flocon. Vous l’avez déjà vu passer sur le blog ou Facebook, il me sert souvent de cobaye 🙂

Voici une série de photos prises à différentes focales. Elles sont prises sur trépied, à f/6.3, à 400 ISO. Il s’agit du château de Bouzols en Haute-Loire.

150 mm

200 mm

300 mm

400 mm

500 mm

600 mm

Le piqué est excellent au centre de l’image. Il reste très bon sur les bords de l’image, à toutes les focales.

Verdict

Le Sigma 150-600 mm Sport est clairement l’objectif idéal les photographes animaliers … qui n’ont pas envie (ou les moyens !) de se ruiner dans les tarifs stratosphériques des téléobjectifs Canon et Nikon

Ce n’est pas le premier zoom 150-600 mm apparu sur le marché. C’est Tamron qui a lancé le premier 150-600 mm.

Mais celui construit par Sigma se positionne clairement comme un objectif plus haut de gamme, à un prix certes plus élevé, mais possédant une construction optique plus complexe , des finitions remarquables et une ergonomie pensée pour un maximum de confort d’usage.

Vous l’avez vu, j’ai utilisé le Sigma 150-600 mm Sport dans de nombreuses situations. Photographie animalière, architecture, paysages, astronomie. Pour toutes, les résultats sont excellents.  J’ai été particulièrement impressionné par le niveau de détails sur toute la scène, même ouvert à f/6.3.

De même, l’autofocus (monté avec un reflex haut de gamme je le rappelle) est rarement pris en défaut.

Il y a bien sur quelques réserves à mentionner. Comme le poids. A près de 3 kg, sa manipulation n’est pas des plus aisées. L’ouverture à f/6.3 est une limite en condition lumineuses faibles, qui vous obligera souvent à monter fort en ISO.

Mais je crois qu’on peut difficilement en vouloir au Sigma 150-600 mm. Ce sont les défauts de ses qualités !

Je recommande donc vivement le Sigma 150-600 mm aux photographes animaliers qui veulent accéder au monde des super-téléobjectifs. Ok, il faudra débourser 1500 €. C’est une somme. Mais je ne connais pas un photographe animalier déçu par cet objectif. A partir du moment où il en accepte les quelques défauts, le Sigma 150-600 mm lui donnera beaucoup de satisfaction !

J’ai adoré

  • La grande plage focale super polyvalente. Idéal pour les sports mais aussi et surtout nous concernant et les animaux sauvages
  • La précision des détails sur l’ensemble du cadre, de 150 à 600 mm
  • L’excellent qualité de construction : sérieux, solide, bien fini, étanche aux éclaboussures.
  • L’efficacité de l’Autofocus (couplé dans mon test au Nikon d5)
  • L’ergonomie générale de l’objectif
  • La beauté de l’objet : j’ai aimé le prendre en main, le manipuler, juste pour le plaisir

J’ai moins aimé

  • Vignettage perceptible sur toutes les plages focales
  • Apparition de quelques franges colorées.
  • Son poids proche des 3 kilos. C’est le revers de la médaille pour la qualité de construction supérieure à la moyenne.

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