Un seul affût ne suffit pas

Dans les commentaires de l’article 6 trucs à savoir pour bien placer un affût photo, Laurent me posait la question suivante : “ pour ton projet, est-ce que tu vas utiliser un seul affût ? “ et moi de lui répondre, “ l’idéal serait bien sûr de mettre en place deux voire trois affûts de façon à pouvoir choisir à chaque sortie en fonction du vent principalement. Mais je vais m’attacher à ne faire qu’un seul affût au début “. Evidemment, si je souhaitais ne construire qu’un seul affût au départ c’était pour ne pas m’éparpiller, partant du principe qu’il ne faut pas courir deux lièvres à la fois ( deux lapins même 🙂 ), et qu’il vaut mieux avoir un bon affût bien placé et camouflé plutôt que deux bâclés.

jeune lapin de garenne

Un jeune lapin de garenne, moins méfiant que les adultes.

PENTAX K100D + Sigma 70-300 à 300 mm – f/5,6 – 1/60 – 800 ISO – Trépied

Mais mon avis sur la question vient de changer à l’entrée de cette deuxième semaine de mon super défi. En gros, j’avais l’idée de faire un second affût une fois utilisé les possibilités du premier au maximum. Sauf que dans la nature les hommes ne décident de pas grand chose, même de rien ( et quand ils pensent pouvoir le faire, cela se retourne contre eux, bon, c’est un autre sujet 😉 ) et le vent vient de décider pour moi. Remarquez, c’est finalement assez confortable de ne pas avoir à prendre de décisions 🙂

Le vent est l’ennemi n°1 chez le photographe animalier

Je devrais rajouter chez le photographe animalier de mammifères. Le vent porte tout un tas de choses : de la poussière, du son, des graines, et aussi des odeurs. Nous les humains, ne sommes pas très bons en odeurs, on est même nul comparé aux renards, blaireaux et lapins de garenne qui peuvent sentir des odeurs venant de plus de 150, 200 mètres … quand le vent est dans le bon sens. Et oui, car il porte les particules odorantes dans un sens, mais pas dans l’autre ! Il faut donc savoir jouer avec lui pour en faire un avantage.

Comment ? L’avoir de face, de sorte que nos bonnes senteurs d’hommes soient portées à l’opposé des animaux observés. C’est bête comme choux, mais si vous n’appliquez pas ce principe de base, vous ne verrez que le cul blanc des lapins en fuite. Alors comment faire lorsque l’on souhaite utiliser un affût fixe, qui, par définition ne peut pas se déplacer pour contourner le vent ?

lapins de garenne

Deux lapins qui ne m’ont repérés qu’au dernier moment, avançant face au vent.

PENTAX K100D + Sigma 70-300 à 300 mm – f/5,6 – 1/250 – 400 ISO

 

La solution : construire au moins deux affûts

Vous l’aurez compris, la séance d’observation de cette deuxième semaine ne s’est donc pas déroulée comme prévu. La faute … au vent ! J’ai installé mon affût pour avoir les vents dominants d’ouest de face par rapport à la zone observée. Ca fonctionne la plupart du temps mais par toujours 🙁 . Et dans ce cas, autant vous dire qu’il est inutile de vous placer dans votre cache, vous perdrez votre temps, et les lapins aussi. Alors que faire donc ?

  • La première solution, celle que j’ai utilisée pour cette fois, est de prévoir le coup avant votre départ. Je savais en p partant que les vents ne m’étaient pas favorables ( comme en mer 🙂 ) j’ai donc pris avec moi un grand tissu marron percé de deux trous ( pour l’objectif et mes yeux) pour me cacher dessous : c’est un moyen super efficace pour casser la forme humaine. Problème : ça n’est pas confortable car vous ne pouvez pas beaucoup bouger, le tissu bougeant avec vous. Vous avez là un affût mobile qui fonctionne bien à condition de prendre soin de se mettre à coté d’un élément naturel.
  • La seconde solution, plus couteuse en temps, mais plus efficace : construire un deuxième affut à l’opposé du premier ( en théorie 😉 ). A chaque sortie, vous pourrez choisir entre l’un ou l’autre, en fonction du vent. Bien non ? Bon, il faut donc maintenant que je construire cette deuxième cache dans les plus brefs délais si je ne veux pas attraper un terrible mal de dos à force de rester immobile dans une position impossible sous mon tissu !

Je peux donc répondre maintenant à Laurent : “ je vais construire un second affût le plus vite possible pour ne pas dépendre de la direction du vent

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Astuce

Je ne pouvais pas finir cet article en vous laissant comme ça ! Alors pour savoir d’où vient le vent, oubliez le truc indien du doigt mouillé, laissez ça aux mauvais films. Prenez une poire, celle dont vous vous servez pour dépoussiérer l’objectif en soufflant avec. Remplissez là de maïzena et une fois dehors, appuyez dessus, un nuage blanc prend immédiatement le vent et vous indique sa direction. Je n’ai rien inventé, c’est un secret de Fabrice Cahez, vu dans le DVD “ les secrets des photographes animaliers “

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