Pour le huitième épisode de l’émission Une Question / Une Réponse, je vous explique comment faire pour réussir à photographier les animaux en ville !

Vous pouvez retrouver les précédents épisodes ici.

Pour synthèse, voici une photo du tableau blanc. Pour la télécharger, pensez à faire un clic droit > enregistrer sous.

photographier-animaux-sauvages-ville

Transcription texte de la vidéo

Salut à tous les passionnés de photo animalière et de nature ! Je vous retrouve avec un grand plaisir pour le 8ème épisode de l’unique émission sur la photo animalière du web 1Question-1Réponse.

Aujourd’hui je réponds à une question que m’a posée Patrice par mail récemment.

Question : Régis, comment faire quand on habite en ville pour photographier les animaux sauvages

Alors avant de commencer je tiens à vous prévenir que les conseils que je vais vous donner aujourd’hui ne sont pas issus de ma propre expérience. Et oui, j’habite depuis de longues années à la campagne, je ne pratique donc pas la photo animalière en ville ! j’ai donc fait des recherches dans mes livres, et j’ai réécouté le podcast disponible sur le blog de Laurent Geslin photographe spécialiste de la photo de la faune dans les grandes villes.

Alors pourquoi j’ai décidé de traiter ce sujet ? Pour deux principales raisons.

Première raison

La première raison concerne le taux de la population vivant en ville. Saviez-vous qu’en France, en 2013, 79 % des français vivent dans un milieu défini comme urbain. C’est à dire selon l’INSEE une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants.

Bon bref ! près de 80 % des français vivent en ville ! C’est dire si la question d’aujourd’hui va intéresser beaucoup de monde !

Deuxième raison

La deuxième raison tient au fait que certains des animaux vivants en ville sont plus facilement accessibles que leurs homologues de campagne.

Première chose à savoir, la plus importante, il faut à tout prix s’enlever de l’idée qu’en ville il n’y a pas d’animaux sauvages, sauf bien sur, les pigeons. On serait bien sur tenter de croire que, logiquement, la faune sauvage c’est à la campagne et surtout pas en ville. C’est archi-faux. La biodiversité est certes plus riche loin des villes, dans des milieux dits préservés. Mais la biodiversité animale existe aussi dans les villes.

Car oui, les animaux sauvages sont capables d’adaptation surprenantes. On parle souvent d’opportunisme. Ce dont sont capables de nombreux animaux, pas tous, c’est vrai, mais un certain nombre.

Alors pourquoi croit-on, bien souvent, que les milieux urbains sont pauvres en termes d’animaux sauvages. Pour deux raisons il me semble :

  • les habitants des villes sont tellement occupés à leurs activités de citadins qu’ils ne voient plus la faune existante qui les entoure
  • les animaux, qui sont opportunistes et qui s’adaptent, ont bien compris que dans les villes, les humains sont pénibles, bruyants voire dangereux la journée. En revanche, la nuit, tout le monde dort. Et c’est à ce moment que les animaux investissent les parcs, les grand bâtiments, les terrains vagues comme vous n’imaginez même pas !

Voilà, cette première chose pour bien rappeler qu’il existe une vraie présence animale dans les villes.

Deuxième aspect à connaitre, c’est celui de quoi mettre dans ses images. Quelques mots donc sur l’aspect esthétique : doit-on intégrer l’animal dans son environnement, je veux dire ne pas cacher qu’il est en ville ou au contraire, devez-vous tout faire pour que la photo ne donne pas d’indice sur le milieux urbain de prise de vue.

Je vais vous faire une réponse de normand : ça dépend ! Et même pire que ça, ça dépend de vous, de votre projet. Si je prends les photos de Laurent Geslin dans son livre Safari Urbain, les photos montrent clairement l’animal dans son environnement urbain. C’est un parti pris assumé.

Pour ça, on aura recours à des focales assez courtes pour de l’animalier : du grand angle jusqu’à 200 mm. L’utilisation de ces focales donnera une profondeur de champ suffisante pour distinguer l’environnement. Le flou ne sera pas trop flou !

Mais on peut tout à fait choisir de faire de la photo animalière comme à la campagne : montrer l’animal sauvage comme on le fait habituellement. . Dans ce cas précis, il vous faudra photographier avec des longues focales, 400 mm et plus. Pour deux raisons :

  • la première, évidente, pour isoler l’animal, pour faire en sorte qu’il tienne une grande place dans l’image,
  • la deuxième pour bénéficier d’une profondeur de champ réduite

D’ailleurs, si vous souhaitez avoir un fond d’image très flou, je vous conseille de voir ou de revoir l’épisode 6 dans lequel j’explique tout ça en détail.

Mon point de vue personnel tout de même, j’estime qu’il y a un très gros potentiel artistique inexploré dans la photo animalière urbaine. Si vous êtes en quête d’originalité, si vous souhaitez vous démarquer de l’énorme production photographique animalière, il y a là une voie à explorer.

Je vous dis souvent qu’il faut qu’une image capte l’attention en racontant une histoire. Un animal sauvage comme le renard ou le blaireau dans un environnement urbain familier marque les esprits.

Les batiment, les architectures bien droites sont autant de sources d’explorations artistiques. Les lumières de la nuit peuvent créer un superbe fond.

Allez, maintenant, concrètement, quoi photographier, et surtout comment !

Le renard

D’après ce que j’ai lu, les renards urbains seraient assez actifs en fin de nuit, tout début de matinée, juste avant que le gros de la population parte au travail. Sa présence serait aussi surtout importante en périphérie des villes.

Quelques astuces pour bien réussir ses photos : utiliser la perspective d’une rue peut-être judicieuse pour intégrer un point de fuite mais aussi pour aider à créer un fond flou.

La lumière étant forcément manquante il faudra un objectif lumineux ouvert au maximum. F4 ou moins étant le mieux. Vous pourrez aussi augmenter dans les ISO, voire même beaucoup pour des environnements très sombre, quitte à produire une image en noir et blanc en post-production car le bruit dans les images noir et blanc gêne beaucoup moins et peut même être esthétique.

Le comportement du renard en ville est, toujours d’après la littérature, je n’ai pas personnellement testé, différent de celui des campagnes. Ils font preuves de plus de curiosité. S’il peut-être difficile d’installer un affut en ville, le fait d’être patient et allongé au sol peut attiser leur curiosité les faire se rapprocher un peu.

Les pigeons

Les pigeons sont le sujet à faire pour s’initier à la photo animalière en ville. Ils sont faciles à trouver évidemment et sont généralement habitués aux gens.

La photo à faire c’est celle-ci : avec un grand angle, se mettre à ras de terre, les attirer avec de nourriture et les photographier avec en fond un bâtiment connu, emblématique de la ville. Effet garanti

Je vous remercie de m’avoir suivi, je vous dis à la semaine prochaine, prenez soin de vous et prenez de belles photos ciao ciao !

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