L’invité

Pour ce 40 ème épisode, c’est le photographe Nicolas Poizot qui est à l’honneur.

Une fois n’est pas coutume, ça n’est pas un photographe nature et encore moins animalier que j’accueille. C’est ça qui est bien dans la série des interviews, je peux inviter qui je veux ! 🙂

Nicolas Poizot est une photographe pour le moins atypique. Surtout à l’ère du numérique. Rendez-vous compte, il photographie avec des films instantanés du type Instax Fujifilm. Rien à voir avec l’idée de ne pas faire comme tout le monde. Non. Il s’agit là d’une véritable démarche artistique. De l’envie d’obtenir le rendu argentique si caractéristique et authentique associé à l’immédiateté du résultat.

Mais c’est plus en sa qualité d’organisateur d’expositions photo que je l’ai interviewé sur le blog. Car Nicolas, en plus d’être un excellent photographe ayant roulé sa bosse dans beaucoup d’endroits, a passé beaucoup de temps a organisé des expositions photo en région parisienne. Pour lui-même, dans un premier temps, puis pour les autres.

exposez-vos-photographies

Plutôt cool, Nicolas vous offre en téléchargement un extrait de 20 pages de son livre. Cliquez ici pour le télécharger

Au sommaire de ce 40ème épisode de « Interview de Photographes Nature »

Voici ce que vous apprendrez dans ce podcast avec le photographe Nicolas Poizot :

  • La biographie de Nicolas
  • Comment devenir un photographe plus créatif
  • Comment trouver son propre style photo
  • Comment trouver un lieu ou un événement pour exposer?
  • Comment préparer son exposition?
  • Comment installer son exposition sur place?
  • Comment communiquer sur son événement?
  • Comment organiser un événement?

Transcription texte de l’interview

Régis Moscardini : Bonjour Nicolas.

Nicolas Poizot : Bonjour Régis.

Régis : Comment vas-tu ?

Nicolas : Bien. Et toi ?

Régis : Ça va, je te remercie. Je suis vraiment ravi de pouvoir d’interviewer sur un thème qui me tient à cœur, que j’affectionne particulièrement, il s’agit de celui d’exposer ses photos. Avant de rentrer dans le vif du sujet et d’en parler concrètement, j’aimerais que nos auditeurs puissent mieux te connaitre. En quelques mots, nous dire qui tu es, s’il te plait Nicolas Poizot ?

Nicolas : Moi, je suis auteur photographe, comme beaucoup de photographes. J’ai commencé la photo il n’y a pas si longtemps que ça, il y a un peu moins d’une dizaine d’années. C’est marrant, parce que dans mon historique de photographe, quand j’étais petit, l’instamatic ça n’existe pas.

Mon père faisait de la photo, il avait son labo argentique. Mais à l’époque ça ne m’intéressait pas du tout. C’est vraiment quand le numérique est arrivé qu’un ami m’a initié à la photo. J’ai commencé la photo, je pense, avec un des premiers boitiers numériques chez Canon, le 350D qui doit être le 2e boitier numérique.

J’ai fait toutes mes gammes en technique photo pendant 3-4 ans. Ensuite je suis passé à l’argentique et au Polaroïd. C’est plutôt mon cœur de photos actuellement. Je suis auteur photographe sur de l’argentique et du Polaroïd.

Régis : D’accord. Qu’est-ce qui te plait dans l’argentique et le Polaroïd ? C’est l’aspect un petit peu ancien, c’est l’authenticité du traitement de la couleur qui te plait ? Qu’est-ce qui t’attire dans ce format d’images ?

Nicolas : Je pense qu’initialement c’est parce que quand j’ai commencé la photo avec le numérique, j’ai fait de l’animalier, j’ai fait de la nature.

J’ai commencé par du reportage spectacle parce que j’étais bénévole en maison des jeunes et de la culture. J’ai fait plein de trucs : du sport, de la GRS. Je me suis approché de tous les domaines possibles et imaginables.

Régis : Ça devait être une très bonne école pour faire ses armes ?

Nicolas : Oui. Ce que je conseille à tout photographe qui démarre, c’est de ne pas rester dans un domaine et de glisser si possible dans tous les domaines de la photo. Je suis parti en Australie parce que je ne faisais pas de paysages.

Je suis parti un an en Australie avec un boitier et un objectif. J’ai été obligé de faire du paysage. Ça m’a permis pendant 2 ou 3 ans de voir tous les domaines qu’on peut aborder en photographie, et de trouver ce qui pouvait m’intéresser après pour continuer.

Régis : Je suis vraiment d’accord avec toi. Même après, même si on s’est découvert un domaine qui peut être de l’animalier ou autre, si on est passionné par un type particulier de photographie, il ne faut pas se borner, avoir des œillères, il faut toujours continuer à aller voir ailleurs.

En ce moment je fais beaucoup d’astrophotographies, je m’y suis intéressé pendant cet été. J’ai mis de côté un petit peu l’animalier. Mais c’est vraiment une bonne chose parce qu’on découvre d’autres façons de faire, on suit d’autres tutoriels, on achète quelques petits livres, on se forme, on expérimente. Ça nourrit vraiment notre culture photo.

Nicolas : Je te rejoins sur ce point-là. C’est un autre aspect qui est hyper intéressant, je pense que beaucoup de photographes se privent de ça, c’est que quand tu vas sur un autre territoire photographique, par exemple la GRS, gymnastique rythmique et sportive, je conseille à tout le monde d’essayer au moins une fois, c’est l’enfer.

Tu n’as pas de lumière, c’est rapide, tu ne maitrises pas les mouvements parce que tu ne sais pas dans quelle direction l’athlète va partir.

Régis : Il y a de très fortes contraintes ?

Nicolas : C’est énorme. Par contre tu ne t’en rends pas compte tout de suite mais tu peux ramener des choses que tu as apprises dans un domaine photographique dans un domaine qui, lui, va te plaire vraiment. Du coup, tu vas innover sur un domaine qui te plait en intégrant des choses qui viennent d’autre part.

Régis : C’est super intéressant. Je reste sur ton exemple de la GRS, en tout cas du sport en gymnase. Si on est à côté très féru de photos urbaines noir et blanc un petit peu sombres, on peut très bien porter ce savoir-faire-là sur la GRS.

Nicolas : On va prendre un exemple super concret. Hier j’ai écouté le podcast de Florence. C’est vachement intéressant parce que ce qu’elle a fait, c’est qu’elle a traité de l’animalier avec une envie, une méthodologie qui n’est pas initialement adaptée à l’animalier.

Régis : Exactement.

Nicolas : Ça renouvelle le genre. Tu peux amener le flou de filé. On va plus le rencontrer dans les sports automobiles ou les choses comme ça.

Régis : Ou même dans la nature. Le coup de la cascade en flou de filé, c’est classique.

Nicolas : C’est hyper classique. Ça marche très bien. Par contre effectivement l’apporter sur un domaine où on n’a pas l’habitude de le voir, ça a quelque chose de très intéressant parce que ça renouvelle le genre et ça le percute. D’ailleurs ça a très bien marché.

Régis : Ça percute, ça questionne, ça ne laisse pas indifférent.

Nicolas : Exactement. C’est pour ça que j’enjoins tout photographe qui démarre ou qui ne démarre pas, s’il ne l’a pas fait avant, d’aller titiller d’autres domaines photographiques, déjà parce qu’il peut se rendre compte que ça lui plait bien et de plus il apprendra des choses qu’il n’a pas appris dans le domaine dans lequel il exerce naturellement.

Régis : Exactement. J’entends souvent des gens dire ou je reçois des mails de personnes qui me questionnent et qui me disent « je n’ai pas de style, je ne sais pas comment faire pour me démarquer du reste des autres photographes, pour trouver mon propre style ».

Il y a plein de façons de le faire mais le conseil que tu viens de donner, à savoir appliquer un savoir-faire d’un domaine particulier à un autre domaine, c’est un bon moyen de trouver son propre style.

Nicolas : Tout à fait. Pour rejoindre ce que tu disais tout à l’heure sur la partie argentique et Polaroïd, c’est né parce qu’au bout d’un moment le numérique j’étais arrivé à saturation. En plus moi j’ai démarré par le numérique. Je suis passé par tous les travers du numérique.

Le numérique a d’énormes avantages, notamment pour l’apprentissage. Par contre il a de gros travers, c’est-à-dire que tu as vite fait de faire 4.000 photos sur une journée. Après tu te fades un éditing monstrueux, le recadrage je ne t’en parle même pas. Du coup je me suis arrêté.

Maintenant ça me pose moins de problèmes. Mais à l’époque je me suis posé des questions. Je me suis arrêté pendant 8 mois au retour de l’Australie. Je n’ai pas fait une photo pendant 8 mois. J’ai travaillé sur le bouquin, sur mes photos d’Australie, etc. Pour en sortir, j’ai commencé à faire de l’argentique.

Un an après je me suis intéressé au Polaroïd. Le Polaroïd m’intéresse beaucoup parce que dans une seule forme, dans un seul média tu as les 2. Tu as l’immédiateté du numérique.

Régis : Tu vois le résultat immédiatement.

Nicolas : Oui. Tu ne regardes pas ton écran, tu attends une petite minute. Finalement ça revient au même. Tu as la douceur de l’argentique. C’est ce que j’aime bien dans l’argentique.

Dans le numérique, je ne dis pas trop lissé, trop piqué, chacun l’aime comme il veut. Mais le danger du numérique, c’est l’excès.

Régis : Oui, je te rejoins assez. Par contre on a du mal à s’en défaire même si on en est conscient. Je suis le premier à m’en rendre compte. Il suffit de faire une sortie de quelques heures, on revient avec un nombre incalculable d’images.

Même si on en est conscient, même si on le sait, on tombe dans ces travers-là quand même.

Nicolas : Du coup l’argentique t’impose une réflexion. C’est comme si on t’attachait une main dans le dos.

Régis : Oui, je comprends. J’avoue, les aspects pratiques du numérique j’ai vraiment du mal à m’en passer. L’immédiateté de l’image, pouvoir changer la sensibilité immédiatement, il y a des choses comme ça dont je ne pourrais pas me passer.

Mais par contre j’avoue parfois m’imposer des limites qui ne sont pas naturelles du tout comme par exemple partir avec une petite carte mémoire qui fera 4Go. Je ne le fais pas systématiquement mais ça m’arrive de le faire parfois.

Avec une petite carte, bien sûr on n’est pas sur du 36 poses, je peux en mettre beaucoup plus mais on rejoint un peu l’état d’esprit de l’argentique, à savoir faire attention à ce que l’on va prendre parce qu’on sait de toute façon la limite physique de la capacité de la carte.

Nicolas : J’ai une super anecdote par rapport à ça. Un ami qui m’embarque sur de la boxe, la boxe c’est des contraintes énormes.

Régis : Au niveau de la luminosité, c’est très limite.

Nicolas : Tu n’as pas de lumière. Tu es en ouverture 2.8 ou moins. J’ai tout mon sac photo. Je crois que c’est la seule fois où ça m’est arrivé. Il y avait des beaux matchs, des champions. Pas de carte mémoire. Ça c’est fort.

Mon pote qui était au service com de la ville avait un petit boitier. Il m’a prêté une de ses cartes mémoire. Quand tu as une soirée boxe, tu n’as pas qu’un seul match et les stars on ne te les met pas au début, on te les met à la fin.

Il m’a prêté une carte 1 Go. A l’époque je crois que j’avais un 5D Mark ii. C’est très consommateur. Là j’ai appris à faire du sRAW 2 ou 3. En sRAW 1 ce n’était même pas possible. Tu tries tes photos en même temps que tu les fais. Je crois que j’avais droit à 70 ou 80 images.

Régis : C’est ça. Dans l’absolu on peut se dire que c’est largement suffisant mais en fait pas du tout.

Nicolas : Pas du tout. Pour le coup tu ne rigoles pas.

Régis : C’est un super exercice. Ça t’était imposé de fait parce que tu avais fait une petite erreur de ne pas prendre la carte mémoire. Mais on peut se l’imposer et se préparer à ce genre de choses si on part avec une petite carte mémoire.

Ne pas le faire tout le temps. De temps en temps ça peut être intéressant de s’imposer cet exercice-là.

Nicolas : Quand il n’y a pas de contraintes, ça peut être intéressant de le faire parce que ça va te permettre de réfléchir.

Régis : Exactement. Nicolas, on te connait beaucoup mieux. On s’était dit avant de lancer l’enregistrement que ce serait super que notre échange de questions-réponses aille vers la discussion.

Ça a commencé très fort dès la 1ère question. On va continuer comme ça. On va quand même rentrer dans le vif du sujet en parlant de ton livre. Tu es l’auteur d’un livre qui marche super bien, qui s’appelle Exposer vos photographies. Tu l’as publié en mai 2016. C’est ça ?

Nicolas : Tout à fait. Il est sorti début mai 2016.

Régis : Le succès a tout de suite été au rendez-vous. Comment tu expliques ce succès-là ? Est-ce que tu t’y attendais ?

Nicolas : Non, on ne s’y attend jamais. Sur ce genre de choses, je ne pense pas que ce soit possible. Il n’y a pas de formule magique. Je l’explique pour plusieurs raisons. Déjà parce qu’il y a un énorme manque de littérature sur le sujet. C’est un projet qui n’est pas récent.

L’année dernière, j’avais commencé à initier un blog mais le format ne m’allait pas, je n’y arrivais pas donc j’ai arrêté tout de suite. Ça a recommencé fin de l’année dernière et début de cette année où je suis parti sur l’écriture du livre.

Le livre m’a aidé à faire tout le reste derrière, c’est-à-dire la partie blog est plus facile pour moi maintenant parce que j’ai le contenu qui est bien ordonné. Pour en revenir au livre, il n’y a pas de littérature sur le sujet, très peu.

Régis : Ta démarche, c’était une démarche marketing, à savoir tu t’es dit « là, il y a un vide dans ce marché du livre photo, donc je vais le remplir par mon bouquin » ou à l’inverse c’était plutôt une démarche d’envie sur le moment ?

Nicolas : Initialement ce n’est pas une démarche marketing puisque ça rejoint la démarche que j’avais quand on organisait avec Vincent les expos Les échappées belles sur Paris. On était bénévoles.

On a organisé 6 expos avec 9 photographes pendant 2 ans. Je t’assure que l’énergie, le temps consacré aux artistes, à la mise en place, au marketing, à la communication, c’était vraiment une envie de partager les choses.

Régis : Tu aimes organiser ce genre d’événement ?

Nicolas : Oui. Dès que je peux me permettre de le refaire, clairement je le referai. Donc ce livre je pense que c’était une nécessité initialement. Pour le dire franchement, je l’ai écrit pratiquement d’un trait.

Quand j’ai eu fini de l’écrire, c’est là que je me suis dit « qu’est-ce que tu en fais, est-ce que ça finit dans un tiroir, est-ce que tu le mets sur 3-4 plateformes de mise en vente ou est-ce que tu fais du marketing pour qu’il ait une chance de fonctionner ? » Mais initialement ce n’était pas du tout ça.

Régis : J’ai l’impression que tu avais tellement d’informations à ce sujet dans ta tête et tellement d’expériences que rien que pour toi, pas dans un esprit de partage d’abord, tu avais besoin de mettre sur papier pour clarifier les choses. Donc tu as écrit ce bouquin qui a été publié. Mais c’est plutôt comme ça que ça s’est passé, j’ai l’impression ?

Nicolas : Oui, ça devait sortir. Après, pourquoi il fonctionne bien ? Je ne vais pas dire « c’est un style littéraire ». J’ai un style d’écriture qui est plutôt verbale.

Régis : C’est-à-dire tu écris comme tu parles ?

Nicolas : On va simplifier. D’ailleurs tu as eu l’occasion de le lire. La lecture n’est pas très compliquée parce que j’écris comme je parle, à peu près. Bien sûr c’est modifié parce que sinon c’est bizarre. Quand je l’ai fait relire, je l’ai proposé à 2 personnes en relecture. Les 2 sont des photographes amateurs, complètement différents.

C’est-à-dire il y en a un c’est un prof de médecine à la retraite, donc tout ce qui est conférence, qui est écriture, il en a fait pendant 40 ans, très normé. Mais dans sa démarche photographique la notion d’exposition l’intéressait.

J’ai choisi des relecteurs qui étaient dans la phase primo-exposant, c’est-à-dire première exposition ou deuxième exposition, donc avec plein de questions dans leur tête par rapport à ça. La deuxième, c’est Veronica que j’ai rencontrée il y a 3-4 ans.

J’avais organisé des rencontres pour le fun pour être capable d’expliquer les fondamentaux de la photo, les  3 paramètres, à des gens pendant une sortie photo de 3 heures.

Pour le coup on ne fait pas beaucoup de photos, une heure de photos, mais pendant 3 heures je leur parlais de la vitesse, de l’ouverture, des iso pour démystifier la chose. Je voulais être sûr en prenant des relecteurs qui en étaient à ce niveau-là de savoir si mon livre était adapté.

Régis : Tu avais pris consciemment 2 personnes qui étaient assez différentes pour avoir un retour objectif. J’ai une question toute simple mais je pense essentielle : pourquoi exposer ses photos et quel est l’intérêt ?

On pourrait très bien prendre des photos, les regarder soi-même sur son écran d’ordinateur ou sur un autre support, les garder pour soi et en être content. Quel est donc l’intérêt de montrer ses photos à des inconnus, à un public que l’on ne connait pas ?

Nicolas : J’en parle un peu dans le livre. Je pense que c’est une démarche qui est relativement personnelle, qui est inhérente à tout le monde. Comment il veut gérer ça ? Mais au final exposer ses photos, on s’aperçoit que depuis 10 ans les gens le font à travers des plateformes comme Flickr.

Régis : Tu veux dire que pour toi exposer une photo c’est aussi sur Facebook, sur Flickr, sur Instagram, c’est aussi une exposition photo ?

Nicolas : Dans la notion d’exposition photo, il y a 2 démarches parallèles : il y a la publication et l’exposition. La publication c’est ça, c’est Flickr, c’est 500px, c’est toutes les plateformes

Régis : Les forums par exemple ?

Nicolas : Les forums, les choses comme ça. J’ai commencé sur un forum qui est mort d’ailleurs, qui s’appelait sanspretention.com, qui était exceptionnel pour ça. Ça participe à l’apprentissage. Sauf qu’exposer en vrai ses photos, c’est une dimension qui n’a rien à voir. C’est comme passer de la 2D à la 3D.

Régis : Je confirme.

Nicolas : Si je devais faire un parallèle, c’est ça. Quand je dis de la 2D à la 3D ça pourrait être à la 4D, ce serait l’émotion qu’il y a derrière.

Régis : Tu veux dire que c’est un peu passer d’une télé en noir et blanc à un cinéma dynamique où tu as toutes les sensations.

Nicolas : C’est même pire que ça. Ça fait 10 ans qu’on connait tous les plateformes qui sont un outil merveilleux pour faire connaitre son travail, pour s’améliorer aussi, pour les échanges que ça peut donner.

Avant ces plateformes, il n’y avait que la publication papier ou l’exposition. Ces plateformes-là ont permis de populariser la notion d’exposition, on va globaliser. Le problème c’est que maintenant quand un photographe crée sa page fan Facebook ou atterrit sur Flickr ou sur 500px, pour que son travail soit vu, c’est chaud.

Régis : C’est très dur.

Nicolas : C’est pour ça que la notion d’exposition en réel redevient intéressante parce que ça peut te permettre de te confronter directement à ton public, surtout en local autour de chez toi.

Après ça dépend de ton niveau et de ce que tu vises. C’est ce que je dis dans mon livre, on peut commencer à exposer dans un bar, dans un restaurant et progresser au fur et à mesure de sa démarche.

Régis : Est-ce que tu aurais des conseils, l’argument choc qui va inciter les gens qui auraient un peu du mal à passer le cap à exposer ? Quel serait l’argument massue pour toi ?

Nicolas : Je pense que les gens ont du mal à passer ce cap-là parce que tu ne peux pas te réfugier derrière ton écran ou derrière ton clavier. Là ton travail est en direct du public et toi aussi.

Il ne faut pas se leurrer, que ce soit un travail de peintre, un travail de sculpteur, un travail de photographe, sauf quand tu fais tes gammes techniques parce que tu fais ton apprentissage, donc tu copies les autres, mais quand tu commences à travailler ton style ou que tu mets de toi dans tes photos ou dans ta peinture, ça devient très personnel.

C’est là où c’est difficile pour l’artiste de passer ce cap-là.

Régis : Je comprends.

Nicolas : Franchement, à la limite il faut le faire. C’est pour ça que dans mon live je commence par les bars, les restaurants, etc., parce que le niveau d’implication est minimum. En le faisant une fois, normalement tu lèves cette barrière-là.

Régis : La première fois où j’ai exposé, c’était dans mon petit village, il y a une petite médiathèque qui accueille pas mal de public, du public très local. C’est là où j’ai exposé mes premières photos pendant une semaine.

Ça avait été une super expérience. J’abonde vraiment dans ton sens. Effectivement lever cette première barrière par une exposition toute gentillette dans un petit endroit local près de chez soi, ça permet de démystifier un peu ce mythe-là.

Nicolas : C’est exactement ça. C’est démystifier le stress que tu peux mettre là-dedans.

Régis : Je ne connais pas une seule personne, qui a exposé des photos ou de la peinture ou tout à fait autre chose, qui soit ressortie d’une telle expérience traumatisée de manière très négative en disant « plus jamais je ne referai ça ».

C’est toujours l’inverse. « Ça a été génial, formidable, les gens étaient vraiment très contents ». Il n’y a aucune raison de ne pas le faire.

Nicolas : Oui. Surtout par rapport à la masse, qui est toujours utile, de plateformes numériques à l’heure actuelle. Je pousse fortement les photographes à passer côté physique. On peut exposer partout. J’ai commencé à exposer sur les murs de mon open space au bureau.

Régis : J’ai un ami qui travaille dans un hôpital qui a exposé dans les couloirs de l’hôpital où il travaille. Ça te permet de faire en sorte que les gens qu’on côtoie tous les jours puissent mieux nous connaitre. « Tu fais de la photo, je ne savais pas ». Ça engage la discussion, les échanges.

C’est très enrichissant. Il faut vraiment passer ce cap-là. Mais je comprends ce que tu dis, à savoir à partir du moment où on a un style et qu’on le travaille, on y met de soi-même, de sa propre personne. On se met à nu finalement. Parfois cette mise à nu peut-être un petit peu intimidante. Ça peut se comprendre mais en même temps il faut vraiment franchir le cap.

Nicolas : Tout le stress de la première expo, il va être dans plein de choses.

Régis : On va voir très concrètement maintenant.

Nicolas : Quand tu rencontres ton public, c’est royal.

Régis : C’est exactement ça. Les questions que je vais te poser maintenant, Nicolas, sont exactement celles auxquelles tu réponds, hyper concrètes, c’est vraiment détaillé dans ton livre. Evidemment on ne pourra pas tout aborder maintenant parce que ce serait beaucoup trop long.

Ton livre le fait bien mieux que ce qu’on va faire maintenant, et il est bien plus complet. J’ai décidé de franchir le pas et d’exposer mes photographies. Tout d’abord comment faire pour trouver un lieu ou un événement, ça peut être ça aussi, pour exposer mes photos ?

Nicolas : C’est moins compliqué qu’il n’y parait. Les lieux pour exposer il y en a vraiment partout. Ne serait-ce que le restaurant auquel on va une fois de temps en temps ou la cantine dans laquelle on mange tous les midis, etc., si on lève le nez on s’aperçoit qu’il y a une chance sur deux qu’il y ait une expo de peintures ou une expo de photos.

Ce n’est pas compliqué ce que je dis dans mon livre sur ce genre de choses. Il faut avoir quelques cartes de visite, on va dire, à donner au patron. Il y a de fortes chances que celui-ci, si c’est un lieu habituel où vous allez, va vous recontacter ou il va vous en reparler 2-3 jours après. Ça peut lancer la première expo.

Mais pour la première expo il y a des lieux hyper faciles à démarcher.

Régis : Est-ce que tu peux dire que ce serait judicieux d’avoir un petit porte-folio physiquement, un petit dossier, une dizaine de photos en petit format, en A4, mises dans un petit classeur pour montrer à ces personnes, patron de restaurant, de petite bibliothèque, notre savoir-faire ?

Nicolas : Oui, on peut en passer par là. De toute façon je le conseille. J’en parle dans le livre, sans aller dans un porte-folio mais c’est clair que pouvoir montrer une dizaine d’images dans le domaine sur lequel on excelle, ça peut permettre.

Evidemment si vous allez dans un restau, un bar, un hôtel qui a déjà une expo, ça veut dire quoi. Ça veut dire que le patron a déjà l’habitude de pratiquer.  Il y a juste à lui montrer. Si les images lui plaisent, après ça dépend de son agenda. L’avantage de ces lieux-là, c’est que les agendas ne sont pas overbookés.

Ce n’est pas comme dans une galerie où la programmation est prévue sur 2 ans à l’avance. Un restau il va travailler de mois en mois, donc vous allez exposer 2 mois après. Tous ces lieux-là, pour un primo-exposant, sont hyper faciles à approcher.

Régis : Au cours de cette interview, on va parler de cette catégorie de photographes qui ne l’ont jamais fait ou qui veulent le faire, comme tu les appelles, c’est les primo-exposants, c’est la bonne expression. Démarrer par des lieux comme ça c’est la bonne solution ?

Nicolas : Pour moi, c’est la meilleure solution. Ce qui est marrant, qu’on fasse la démarche active d’aller vers ce type de lieux ou il peut se passer le contraire, par exemple tu installes tes photos dans un open space ou dans un lieu, tu parlais du couloir de l’hôpital, ce qui va se passer à un moment ou à un autre, c’est que quelqu’un va vous demander de les exposer dans un autre lieu.

Donc c’est une démarche qui marche dans les 2 sens. Dès que tu vas pouvoir les montrer une fois, que tu les montres sur un book, un iPad, tout ce qu’on peut avoir à l’heure actuelle pour pouvoir les montrer, ou sur un lieu où il y a du passage, il y a de fortes chances que ça déclenche l’expo qui va suivre.

Régis : Je parlais d’hôpital mais aussi dans des entreprises. Fabien Gréban qui est un photographe animalier que pas mal d’auditeurs du blog connaissent, avant d’être photographe animalier professionnel, travaillait dans une entreprise et il a exposé à plusieurs reprises dans les couloirs de son entreprise. C’est un bon moyen de les montrer. Effectivement après ça enclenche la suite.

Nicolas : Quand j’avais commencé à exposer, on avait une cafet dans un des centres sur Paris où il y avait des photos, c’était des photos institutionnelles de la boite dans laquelle j’étais. On avait réussi à convaincre le boss de l’unité dans laquelle on était, de virer les photos institutionnelles.

Tous les mois, on était 7 ou 8 photographes amateurs, on changeait l’expo en mettant chacun une de nos photos.

Régis : Ça apporte de l’authenticité à un lieu qui est assez neutre.

Nicolas : Tout à fait. Ça permet au photographe de passer à l’étape d’après, c’est-à-dire d’imprimer ses photos, de faire le travail d’encadrement, de réfléchir à l’encadrement, des choses comme ça et de les mettre sur un mur, ce qui est le principe de base de l’exposition.

Régis : Exactement. Première étape, elle est calée, j’ai un rendez-vous, pour moi c’est bon, dans un restaurant ou dans un petit local près de chez moi. J’ai réussi à faire ça. L’étape d’après c’est quoi ? C’est la préparation de l’exposition. Mais qu’est-ce qu’on y met dedans ? Qu’est-ce que je dois faire ? Est-ce que ça a un cout, est-ce qu’il y a un budget ? Comment je m’organise pour l’étape d’après ?

Nicolas : L’étape d’après c’est un sujet que je décris beaucoup dans le livre.

Régis : Oui, ça représente plus de 100 pages dans ton livre. Pour dire que c’est super complet et nous ce qu’on va dire maintenant, c’est très light.

Nicolas : C’est comme trouver un lieu, ça doit faire 50 pages. Mais la partie fabrication, j’en parle beaucoup parce que c’est un sujet qui est énorme. On vit une époque formidable où pratiquement tout est possible en termes de support. Maintenant on peut imprimer sur n’importe quoi.

Régis : Exactement. Une tasse de café, un t-shirt.

Nicolas : J’ai fait un article il n’y a pas longtemps sur le dos bleu, ce qui est utilisé pour faire des 4 par 3 publicitaires. Maintenant on peut faire de l’impression photo sur du dos bleu.

Le support, le format. J’ai vu une expo où le photographe avait tiré ça sur une espèce de carton mais ce n’était pas du carton plume. Maintenant on peut imprimer sur n’importe quoi. Mais ça sous-entend plein de choses. Ça sous-entend que quand on démarre une exposition, on s’emballe sur les supports, on s’emballe sur les supports, on s’emballe sur les moyens qu’on va mettre en place.

Toute la partie fabrication que je décris dans le livre permet de recadrer un peu tout ça, de réfléchir en termes de budget, de réfléchir en termes de timing. Ça c’est mon historique de gestion de projet. Fabriquer une expo, monter une expo, c’est un projet à part entière.

Il y a des choses à faire, il y a des choses à ne pas rater. Ce n’est pas qu’on va passer à côté de son expo mais on va en perdre une partie.

Régis : On aura un sentiment d’inachevé qui sera un peu frustrant.

Nicolas : C’est tout l’intérêt de ce que je mets dans cette partie-là, c’est d’optimiser la fabrication au mieux.

Régis : Mais dans mes questions, je m’étais noté « ça a un cout, est-ce qu’on peut le chiffrer en gros », mas j’imagine que tu ne peux pas répondre à cette question. On peut très bien faire des tirages pour 100 euros comme on peut en faire pour 2.000 ?

Nicolas : Oui. On peut répondre à cette question-là. Mais c’est à chacun au moment où tu dis « je vais exposer à tel endroit », tu sais combien d’images tu peux mettre. C’est ce que je dis dans le livre, selon le lieu dans lequel vous allez exposer, regardez les murs, regardez la superficie, le métrage linéaire.

Je donne des conseils d’espacement entre les photos. Je vois trop souvent des photographes qui collent leurs photos. Des fois ça a du sens, la plupart du temps ça n’a pas forcément de sens, d’intérêt si ce n’est de tuer la photo d’à côté.

Vous avez tel métrage linéaire, vous pourriez exposer tant de photos de telle taille, par exemple 60 x 90. Après ce n’est pas difficile, 60 x 90, il suffit de faire le tour des labos, que ce soit des labos locaux physiques ou même sur Internet, ça dépend de chacun.

On peut se faire différents budgets en fonction du papier qu’on va choisir et de l’encadrement final. En fonction de ça et en fonction de son propre budget, on va pouvoir définir le cout de revient de son expo.

Régis : Après il faut se dire que ce n’est pas un seul cout. On fait une expo dans un restau pour commencer. Mais cette même expo-là on peut très bien la proposer ailleurs dans un autre local, différent d’un restaurant ou d’autre chose.

Si le tirage nous aura couté 400-500 euros pour 2 semaines d’exposition dans un restau, cette même exposition pourra très bien aussi tourner pendant 2 semaines ailleurs.

Nicolas : Oui, c’est tout l’intérêt. Effectivement tu as le cout initial, après c’est de l’amortissement.

Régis : Complètement.

Nicolas : C’est bête à dire comme ça mais c’est de l’amortissement. Parce que plus tu vas l’exposer, plus tu vas amortir le cout initial de ton expo.

Régis : Une question par rapport à la résistance des tirages. Quel support tu conseillerais, quel serait le meilleur rapport qualité / résistance ? Parce que j’imagine que dans une galerie, les gens qui viennent sont très respectueux des tirages.

Dans d’autres lieux on peut penser que certains vont toucher, les enfants vont toucher, on va les installer, les réinstaller, les déplacer. Quel est pour toi le meilleur support qui résiste bien à toutes ces contraintes de manipulation ?

Nicolas : Le meilleur support qui peut résister à toutes ces manipulations, c’est le classique encadrement standard, avec verre ou plexiglas, parce que maintenant ça se fait beaucoup avec du plexiglas.

Ça a d’autres défauts. Si tu maintiens le verre ou le plexiglas, forcément tu vas protéger ton tirage. Tout ce qui est du Dibon, du Diasec ou d’autres formes de support ont forcément cette problématique-là, de manque de protection par rapport à un accident ou un acte malveillant ou de transport.

Le Dibon c’est super chouette. Pour ceux qui ne connaissent pas, le Dibon c’est du papier photo contrecollé sur

Régis : C’est un support très fin, très léger.

Nicolas : C’est 2 feuilles d’alu avec une feuille polymère au milieu. C’est une marque, Dibon c’est une marque. Mais il existe le format plus simple où le papier photo est contrecollé sur une plaque d’alu.

L’avantage du Dibon, c’est que ça te coute moins cher en alu, c’est pour ça que ça existe d’ailleurs. L’avantage c’est que c’est très chouette à regarder parce qu’il n’y a plus de verre, ça se détache du mur. C’est vraiment très beau comme la caisse américaine, c’est quelque chose qui met beaucoup en valeur les photos. C’est magnifique.

Régis : C’est comme tout, il faut trouver le bon équilibre entre protection et rendu. Mais il n’y a jamais de solution idéale.

Nicolas : Chaque solution a son budget et aussi sa cible. Je pense que tous les photographes commettent l’erreur à un moment ou à un autre d’aller exposer des Diasec dans un restaurant. Ça n’a pas de sens. Mais je l’ai fait.

Régis : Ça n’a pas de sens parce que le lieu ne s’y prête pas.

Nicolas : Il ne s’y prête pas, il n’y a pas la lumière et tu prends des risques. Pour parler simple, un 60 x 90 avec le tirage photo et l’encadrement bois, ça te coute moins de 100 euros. En Dibon ça doit être 250 euros. En Diasec on doit dépasser largement les 300-350 euros.

Régis : Pour résumer, pour une première exposition dans un lieu qui n’est pas prévu pour des expositions photo, il faut partir sur du simple, ne pas se ruiner pour ça, partir sur quelque chose qui fonctionne, qui rend plutôt pas mal mais qui va quand même résister aux outrages du temps dans des lieux comme celui-ci.

Nicolas : Tout à fait.

Régis : Je voudrais juste apporter ma petite expérience par rapport à la taille de la photo. Tu pourras rebondir et me dire ce que tu en penses. La taille de la photo dépend évidemment du lieu dans lequel on va exposer. J’avais fait une exposition dans un festival vers Dijon.

La taille des images m’allait tout à fait quand c’était chez moi, reçu chez moi, mis par terre. « C’est la bonne taille, ça ira très bien ». Finalement une fois accroché aux grilles de l’exposition dans un lieu qui était assez épuré, ça faisait timbre-poste, ça faisait tout petit.

Donc il faut vraiment se méfier des tailles. Essayer d’abord de faire des expositions photo, pas la sienne mais d’autres, pour se rendre compte du bon format qu’on va choisir pour le tirage de ses photos. Qu’est-ce que tu peux apporter par rapport à ça ?

Nicolas : Je te rejoins. Ce que je dis aussi dans mon livre, c’est qu’étudier le lieu dans lequel on va exposer, c’est aussi une bonne façon de ne pas rater la première expo.

J’enjoins les photographes, quel que soit le lieu, c’est mieux quand c’est une galerie, même une galerie associative parce qu’en général ils ont une fiche technique qui est assez propre, mais même un lieu comme un restaurant, il faut y aller au moins une fois ou 2 et prendre les mesures des murs, de la hauteur, etc. et se faire à la maison presque une maquette de comment on va exposer.

Régis : Exactement.

Nicolas : Quand on remet, même si on prend une très grande feuille A3, dans les proportions ses tirages, par exemple on part sur du 60 x 40 et on a les mesures du lieu, on ne va pas avoir la vérité mais on peut savoir si on est à la bonne échelle ou pas.

Régis : Il y a aussi une question d’échelle, exactement.

Nicolas : Après, ça se module aussi dans plein de choses. Par exemple il y a des thèmes qui se prêtent très bien au grand format. Tout ce qui est paysage, en grand format, ça explose, c’est magnifique. Il faut l’expliquer quand on le fait en version 20 x 30, il faut avoir la démarche qui va avec.

Après il y a des démarches très intimistes où on va faire une scénographie en constellation. J’ai exposé des originaux de Polaroïd, un Polaroïd ça fait 8 sur 10 mais c’est un original donc la démarche va avec.

Régis : D’accord. Ceux qui nous écoutent doivent commencer à se dire « je ne m’y retrouve plus, quelle taille, il faut faire par rapport à mon thème photo, si c’est des paysages il faut que ce soit assez grand mais si c’est trop grand dans la petite salle de restau comment faire ».

Il ne faut pas se prendre la tête, ce qui est important, c’est une question d’échelle. Si c’est dans une petite salle il vaut mieux des photos relativement modestes. Si c’est dans une plus grande salle, ne pas avoir peur de faire plus grand parce qu’autrement ça fera trop petit.

C’est une question d’échelle, tu l’as très bien dit. Donc il faut d’abord aller sur le lieu, un peu s’en imprégner, et réfléchir à sa taille de photos par rapport au  lieu où on va exposer. A mon avis, c’est le plus important.

Nicolas : Tout à fait. La notion d’échelle, de ratio, taille du tirage avec le support et les murs ou le lieu, c’est le bon moyen d’éviter l’erreur du timbre-poste ou du format trop géant.

Régis : Exactement. Maintenant qu’on a le lieu, on a nos tirages, on va bientôt installer, évidemment il n’y a rien de pire pour quelqu’un qui expose de le faire dans le vide et de ne voir personne qui vient voir l’exposition. Comment faire simplement pour faire connaitre son exposition photo ?

Nicolas : Honnêtement à l’heure actuelle, je pense qu’on a des moyens juste magnifiques pour faire ça. Il faut utiliser tous les moyens qu’on a à notre disposition, Facebook et tous les réseaux sociaux.

Ma première expo qui comptait vraiment qui était dans une galerie municipale, j’exposais tout seul, c’est encore une chose complètement différente. Ils avaient l’habitude d’avoir 30-40 personnes au vernissage, parfois moins, genre l’artiste, sa femme et les 2 gamins et les 3 pelés et 2 tondus qui vont venus au vernissage et c’est tout.

Je ne voulais pas ça. Donc j’ai fait événement Facebook, de la communication.

Régis : Des moyens simples, très peu couteux.

Nicolas : Des moyens simples qui sont efficaces. Quand on a commencé Les échappées belles, on avait fait des affiches papier et des flyers. On a gardé les flyers un certain temps parce qu’on pouvait les distribué dans la rue et c’était pas mal.

Mais les affiches papier on a vite arrêté parce qu’à part dans une localité, tu parlais tout à l’heure d’une médiathèque, là ça a du sens de faire des affiches parce que c’est du local, il y a des chances que tes photos soient locales, donc le papier a encore du sens. Mais on vit dans une époque où tous les outils modernes de communication comme la newsletter si on en a une, comme Facebook.

Il faut les utiliser à fond. Après il faut les maitriser, c’est clair qu’il y a des choses à connaitre. J’ai écrit un article il n’y a pas très longtemps sur le blog qui est attaché au site, sur l’événement Facebook.

L’événement Facebook les gens l’utilisent de manière simple mais c’est hyper intéressant, on peut faire beaucoup de choses avec un événement Facebook.

Régis : Bien sûr. Tout ça tu le détailles dans ton livre ?

Nicolas : Oui. Je le détaille dans le livre. En gros le blog à de rares exceptions près, ça va devenir de plus en plus vrai maintenant parce que j’ai plein d’idées d’articles qui ne sont pas forcément dans le livre, mais les 3-4 mois d’articles qui sont sur le blog à l’heure actuelle on trouve tout en détail dans le livre. Mais selon le lieu il faut utiliser tous les réseaux.

Régis : C’est ça, exactement. Tous les leviers qui sont à disposition il faut les utiliser.

Nicolas : Pour reprendre mon expérience, ils attendaient 30-40 personnes, on a été 110 le soir. Ce que je dis dans le livre, et j’insiste bien sur ce point-là, les dates de début et de fin de l’exposition ont une importance parce que ça couvre tout l’événement mais la date phare qu’il ne faut vraiment pas rater en termes de communication, c’est le vernissage.

Régis : D’accord. Je voulais te poser la question, Nicolas : est-ce qu’un vernissage est indispensable, est obligatoire, même si l’exposition est très modeste ?

Nicolas : Il n’est pas forcément obligatoire. Ça m’arrive de faire des expos où il n’y a pas de vernissage. Je n’ai pas forcément une attente énorme. Mais à partir du moment où on décide de faire un vernissage, il faut vraiment mettre le paquet.

Parce que la date du vernissage arrive en début d’exposition, le grand classique c’est le jeudi soir de la première semaine de l’exposition, mais cette date-là doit être une opération commando.

Ça m’est arrivé une fois, pour plein de raisons, parce que la com était mal maitrisée, que la date phare du vernissage ne soit pas mis en avant, il n’y a rien de pire qu’un vernissage où il n’y a personne, rien de pire pour l’artiste mais pour la suite de l’expo. Il ne faut pas oublier que quand on expose, c’est pour montrer son travail. Donc il faut qu’il y ait des gens qui viennent.

Or la date du vernissage c’est la date à laquelle on peut concentrer un maximum de monde, déjà pour parler avec l’artiste. La notion de permanence après, ça existe, on peut en faire, ça dépend de sa disponibilité mais on ne va pas rencontrer tout le monde. La date du vernissage elle est là pour ça. Ce n’est pas pour boire un verre.

Régis : C’est pour rencontrer l’artiste avant tout ?

Nicolas : C’est pour rencontrer l’artiste.

Régis : Tu es sûr de le rencontrer déjà.

Nicolas : Oui. C’est pour que l’artiste rencontre du public et explique son travail, jusqu’où il a envie de l’expliquer.

À partir du moment où la date du vernissage, dans la mesure où tout le monde a joué le jeu en termes de communication, tu parlais de la médiathèque, la médiathèque ils ont un réseau d’abonnés donc ça fait une newsletter, l’artiste il a son réseau, ça peut être repris par des médias locaux.

Si la date de vernissage est une réussite, après c’est du bouche à oreille, tu vas avoir plus de monde qui va venir visiter l’expo sur la durée. La date phare c’est le vernissage.

Régis : Il ne faut pas confondre vernissage et inauguration. Tu dis, le vernissage c’est le jeudi mais l’exposition a déjà commencé par exemple.

Nicolas : Oui. Le vernissage c’est le point de rencontre.

Régis : D’accord.

Nicolas : De toute façon tu as 3 dates sur une exposition. Tu as le jour du montage, j’en parle d’ailleurs dans mon livre sur toutes les problématiques qu’on peut rencontrer sur le montage d’une exposition. Tu as 3 dates obligatoires : le montage, le vernissage quand il a lieu et le démontage.

Les 3 points temporels de ton expo. Tu parlais de la médiathèque, Jean-Claude qui a été un de mes relecteurs il a exposé en médiathèque et il a proposé une conférence sur le thème de ce qu’il exposait, sur des grands noms de la photographie. C’est vachement intéressant parce que ça te permet d’avoir une deuxième date sur laquelle tu vas encore rencontrer un public différent avec des questions différentes.

Régis : C’est exactement ce que j’avais fait. Je n’avais pas fait de vernissage pour mon exposition dans la médiathèque. Mais j’avais fait le samedi matin une petite conférence sur la photographie animalière, comment aborder le sujet quand on débute.

Ça avait d’ailleurs été un succès, il y avait peut-être une quinzaine de personnes, dans un petit village c’est vraiment super inattendu. Tu l’as très bien dit, c’est un autre moyen de faire venir les gens, d’interagir aussi.

En gros, tout est bon pour faire venir les personnes à l’exposition. Ça en fait partie. Tu as dit que dans les 3 moments importants dans une exposition, il y avait le moment de l’installation. Quelles sont les règles importantes à respecter quand on veut installer ses photographies dans le lieu où on expose ?

Nicolas : Ça rejoint ce que je disais tout à l’heure, c’est compliqué parce que quand on expose, on va s’atteler à plein de choses mais on va penser principalement fabrication de son expo. C’est le truc sur lequel on va se focaliser, c’est-à-dire la fabrication, les tirages, l’encadrement, etc.

Or il faut aussi penser au jour du montage parce que arriver sur le lieu de l’expo et s’apercevoir qu’il n’y a pas de fixation, on rentre en mode stress de folie. Ça m’est arrivé à ma première expo, c’était dans un restau, j’avais improvisé un système de fixation. C’était de l’impression directe sur de l’alu. Il y en a un qui est tombé.

Je ne sais pas si tu vois dans un restaurant, le patron m’appelle, je suis venu en 4e vitesse. Je lui dis « on retire tout, on ne va pas prendre de risque », « non, on regarde ». Mais quand tu as un tirage qui fait 60 x 90 sur de l’alu qui tombe dans le dos de quelqu’un

Régis : Ça aurait pu être embêtant ! Il y a des problèmes d’assurance à régler rapidement.

Nicolas : Le jour du montage, il faut le préparer avant, il faut savoir vers quoi on va. Est-ce qu’on a le droit de faire des trous, est-ce qu’on n’a pas le droit de faire des trous. C’est l’interface entre ses tirages et les murs qui est important. Ça c’est la partie technique.

Après il y a la partie scénographie. Ça va dépendre du lieu. Si c’est un restaurant on est en général laissé libre. Quand c’est une galerie, c’est le galeriste qui va accompagner l’artiste sur la scénographie qui convient au lieu parce qu’il connait parfaitement bien son lieu et son éclairage.

Mais le jour du montage, dans le bouquin il y a toute une partie, c’est la boite à outils, je mets la boite à outils parce que quand on a construit sa boite à outils basique pour arriver le jour du montage, logiquement on fait l’impasse sur des problèmes qu’on aurait sinon.

Un tournevis ça a l’air con mais quand on est dans une salle des fêtes perdue en plein milieu de la pampa, trouver un tournevis si on n’en a pas sur soi ça devient compliqué.

Régis : Quand j’avais exposé dans le petit festival, il y avait une personne qui avait l’air rompu à ce genre d’exercice d’exposition. Elle avait une boite dans laquelle il y avait des trucs absolument improbables et elle avait des petits morceaux de fils électriques qui se tordent très facilement, de couleur, et ça avait sauvé la matinée d’un des exposants qui avait un souci d’accroche.

Cette personne avait pu lui donner des petits morceaux de fils électriques qui se tordent et qu’on peut utiliser. Ça fait partie des petits trucs qu’on doit avoir, qui font partie de l’expérience aussi. Ça peut sauver la mise.

Nicolas : Oui. Pour reprendre ce que tu disais tout à l’heure, ça ne va pas te sauver la vie mais clairement ça va te permettre de faire ton montage dans des conditions de stress minimum. Toute la phase préparatoire, la fabrication, c’est un stress parce qu’il faut que tes tirages soient conformes à ce que tu en attends.

Mais c’est délayé dans le temps. Dans le bouquin, la partie projet sur une expo je dois la délayer sur 2 mois-2 mois et demi pour prendre vraiment le temps de faire ses tirages, les cartes de visite, plein de choses qui sont intéressantes à faire. Le jour du montage, c’est 4 heures, c’est 8 heures, c’est hyper concentré.

Un des festivals sur lequel j’ai exposé, qui est le Festival de la photo de nuit à Arles, j’avais ma boite à outils, j’avais la totale, perceuse, j’avais le droit de faire des trous. Je voulais faire une espèce de grande mosaïque, c’est compliqué à exposer parce que tu as 30 photos qui doivent toutes être à la même distance les unes des autres, tu passes un peu de temps à le faire.

Régis : Là on est vraiment dans le bricolage de costaud.

Nicolas : Oui. J’avais tout, sauf l’escabeau, en sachant que ma compo montait, je crois, à 2,70-3 mètres.

Régis : Sauf pour ta décharge qu’un escabeau ne rentre pas dans une boite à outils.

Nicolas : Si, maintenant j’en ai un qui est télescopique, je ne me ferai plus avoir. Heureusement quelqu’un de l’équipe, c’est l’Espace Van Gogh à Arles, connaissait le gars qui était au truc technique, donc on a trouvé un escabeau planqué derrière un escalier qui m’a sauvé la vie. Je crois que j’ai passé ma journée à faire le montage.

Régis : Ça fait partie des 3 moments et à t’écouter je comprends pourquoi le moment d’installation est un moment super important. Tu as dit tout à l’heure, sauf cas particulier, qu’il ne fallait pas que les photos se touchent.

Est-ce que dans la disposition des photos il y a des règles à respecter, même si ça dépend évidemment des photos, du thème et tout ça mais qu’est-ce qu’il ne faut absolument pas faire quand on dispose ses photos sur le mur ?

Nicolas : Pour moi, il y a 2 choses qui sont essentielles, il faut que ce soit à hauteur du regard. Je pars sur une exposition linéaire, comme en peinture d’ailleurs. La notion d’exposition photographique est vraiment issue de la peinture.

On expose une photo, puis la suivante, puis la suivante. Il n’y a que maintenant où on vit une époque où la présentation en constellation devient un phénomène de présentation des photos. Mais il faut vraiment le maitriser.

Régis : Ça demande un savoir-faire ?

Nicolas : Là, c’est ce que j’appelle du high level. Mais c’est comme la règle des tiers en photographie, en exposition on va les présenter l’une après l’autre. Ça veut dire qu’il faut les présenter à hauteur des yeux, ça veut dire qu’il faut connaitre la moyenne nationale

Régis : 1,70 mètre ?

Nicolas : Globalement à partir du moment où tu la connais, tu sais à quelle hauteur il faut présenter tes photos. Tu fais le test sur une ou 2 images, tu te recules et tu valides que ça fonctionne.

Normalement tu sais tout de suite si c’est confortable, sauf le mec qui fait 2,10 mètres, dans ce cas-là il faut prendre quelqu’un qui est dans la moyenne. Il y a la notion de hauteur pour le confort, et tu as l’espace entre 2 images.

J’ai une comparaison qui tue dans mon bouquin, que tout le monde peut vivre, il suffit d’aller dans son centre commercial habituel et d’aller regarder le mur de télés. En général ils présentent la même émission sur toutes les télés. Imaginons qu’ils présentent des émissions différentes sur chaque télé, c’est impossible à suivre. Je le fais en accéléré.

Régis : Je comprends absolument l’image, on l’a tous en tête et pour le coup c’est une très bonne image. On se rend compte de l’aberration de coller les images les unes à côté des autres.

Nicolas : Ce que je conseille, après c’est comme la règle des tiers, comme coupé pas coupé, une fois qu’on maitrise la base, on peut se permettre de le faire. Mais la base c’est de séparer ces 2 images d’au moins la moitié de la taille du support. Si on a un 60 x 90 horizontal, il faut qu’il y ait 45 centimètres entre 2 images.

Régis : D’accord.

Nicolas : Quand je dis « il faut »

Régis : C’est une règle que tu invites à respecter.

Nicolas : Pourquoi ? Parce que le meilleur recul qu’on va avoir par rapport à ta photo de 60 x 90 fait qu’on ne va voir que cette photo-là mais pas celle qu’il y a avant et pas celle qu’il y a après. Si tu fais des 60 x 90 et qu’elles sont toutes collées les unes aux autres, tu vas voir effectivement la photo que tu regardes mais tu vas voir un bout de la photo d’avant et un bout de la photo d’après.

Régis : Ça perturbe.

Nicolas : Ça te perturbe quand même un petit peu. 

Régis : Effectivement super bon conseil. Quelque chose à ne pas rater parmi tous les autres bons conseils qui sont dans ton livre. J’ai une dernière question qui va un peu te titiller. Dans ton livre il y a un gros manque je trouve.

Je te rassure, rien de grave. C’est juste que tu aurais dû prévenir tes lecteurs que quand on commence à exposer ses photos, on risque après de ne plus s’arrêter, on met le doigt dans un engrenage. Ça peut devenir presque une passion de vouloir aller à la rencontre de son public. Est-ce que tu confirmes que c’est le cas ?

Nicolas : Oui, je te rejoins complètement. Le pire c’est que c’est compliqué à expliquer tant qu’on n’a pas vécu ça une fois. Tu le disais en début de discussion, il y a plein de photographes qui ne sautent pas le pas, pour plein de raisons différentes.

Pour des raisons techniques, budgétaires, par rapport à eux-mêmes aussi. Mais c’est vrai qu’une fois que tu as passé ce cap-là, on ressent quelque chose à exposer réellement, physiquement son travail qui est énorme. Les discussions qu’on va avoir avec des gens qu’on ne connait pas, c’est indescriptible.

Je vais faire un parallèle, ça ne va pas parler beaucoup plus à tout le monde. Je vais même faire 2 parallèles. Le premier parallèle c’est quand j’ai reçu la version papier, le premier proto de la version papier du livre, en sachant que je n’avais encore jamais écrit de livre et passé sur papier. Quand tu le reçois c’est incroyable.

Régis : Tu es comme un gosse ?

Nicolas : Tu es comme un gosse. La sensation que tu en retires est juste phénoménale parce que sur une dimension de 1 à 5, tu as concrétisé des mois de boulot. L’exposition c’est exactement la même chose.

Régis : C’est une concrétisation, pas seulement de l’expo en tant que telle avec le tirage, avec l’installation, c’est la concrétisation parfois d’années de sorties photo.

Nicolas : C’est ça. Si on rapporte ça à l’animalier, des 2 ans que tu as passés, couché dans l’herbe à traquer les renards, avant de prendre la première photo qui percute et après tu as encore passé 2 ans à étudier la faune locale autour de chez toi, ça n’a l’air de rien, mais l’exposition ça rend hommage à tout le travail que tu as fait en amont.

Régis : Exactement. C’est une très bonne formule.

Nicolas : C’est pour ça qu’une fois que tu as commencé, c’est compliqué de s’arrêter.

Régis : Je comprends.  C’est exactement ça. Après, le fait de rencontrer des gens, c’est tellement riche. Ça peut être fatigant.

Ça dépend des expositions, mais si on expose dans un festival photo qui dure plusieurs jours, c’est très enrichissant, c’est une expérience vraiment formidable, mais c’est aussi fatigant parce qu’on répète ceci dit presque toujours la même chose.

Mais c’est très riche et surtout on est de l’autre côté de la barrière, on discute avec d’autres photographes, ces échanges-là sont aussi super intéressants. Donc il n’y a que du positif. Il faut se lancer, commencer par quelque chose de très modeste, une médiathèque, un restaurant, un petit truc local, quelque chose près de chez soi. C’est le meilleur moyen pour débuter.

Nicolas : Après, on gravit les échelons en fonction de son envie, jusqu’où on veut aller. Le 2e parallèle que je voulais faire, parce que j’ai parlé du bouquin, c’est la formation. C’est un sujet qui te touche aussi beaucoup.

Une formation, c’est aussi un aboutissement parce que c’est des années de pratique, d’apprentissage, etc. que tu vas redonner à un public. C’est aussi un échange avec des gens qui est très enrichissant. L’exposition c’est pareil, c’est un échange.

Régis : Nicolas, si j’ai envie d’acheter ton bouquin, combien il coute et comment je fais ?

Nicolas : C’est relativement simple. Le site c’est exposer-vos-photos.fr. Dessus il y a 2 versions du livre. Il y a une version numérique qui est à 19,90 et une version papier qui est à 29,90 euros. Après c’est au choix.

Le contenu est identique dans les 2 versions, la présentation est différente. Dans le numérique tu peux te lâcher sur la table des matières ou des choses comme ça mais sinon le contenu est carrément identique entre les 2 versions.

Régis : Tu m’as permis de télécharger ton bouquin pour pouvoir en prendre connaissance et préparer l’interview. Il y a plus de 300 pages de conseils. Encore une fois ce n’est pas un roman. On ne le lit pas entièrement du début jusqu’à la fin, on pioche selon ses besoins au fur et à mesure. C’est vraiment un très bon bouquin. Je le conseille. Le succès est évidemment mérité. Un bouquin à posséder pour ne pas se tromper. Merci à toi, Nicolas.

Nicolas : Merci Régis.