Pour le quatrième épisode de l’émission Une Question / Une Réponse, j’aborde un point technique indispensable qui revient souvent : choisir le bon mode de prise de vue pour le cas spécifique de la photo animalière.

Vous pouvez retrouver les précédents épisodes ici.

Pour synthèse, voici une photo du tableau blanc. Pour la télécharger, pensez à faire un clic droit > enregistrer sous.

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Transcription texte de la vidéo

Salut à tous les passionnés de photo animalière et de nature ! Je suis à nouveau ravi de vous retrouver pour ce 5ème épisode de l’unique émission sur la photo animalière du web 1Question-1Réponse.

Aujourd’hui je réponds à une question de m’a posée un fidèle lectrice du blog :

Question : Comment se comporter quand on est à l’approche et qu’un animal est tout près et qu’il ne m’a ni vu ni sentit ?

Et voici ma réponse :
C’est une excellente question évidement et vous allez voir que la réponse pourra être un peu plus nuancée que ce qu’on pourrait croire.

Un tout petit point avant de commencer car j’aime bien être certain que tout le monde sache bien de quoi je vais parler. Pour pratiquer la photo animalière, il existe deux principales techniques : l’affut et l’approche.

  • L’affût, c’est tout bêtement une cache dans laquelle le photographe se positionne en attente et à l’abri des regards de la faune. Le photographe est passif
  • L’approche, ce dont on va parler aujourd’hui, c’est en fait l’inverse : c’est le photographe qui va à la rencontre, à la recherche de l’animal. Le photographe est actif. C’est en quelque sorte le photographe qui se met au niveau de l’animal au sens où il tente de l’approcher comme pourrait faire un prédateur sur une proie. Avec évidemment, une finalité bien différente heureusement ! Dernière chose sur ça : photographier en approchant les animaux ne fonctionne pas ou très très peu sur les oiseaux, peu importe leur taille. Ils ont une vue tellement performante que s’approcher d’eux en espérant être assez prêt pour les photographier est impossible. On utilise donc cette technique de l’approche pour les mammifères : chats sauvages, renards, blaireaux, lapins de garenne, chevreuils, …

Voilà pour ce point, très court mais nécessaire.

Je reviens donc à la question et une petite mise en situation s’impose pour bien comprendre le contexte : je suis à l’approche dans un secteur que je sais fréquenté par un certain nombres de mammifères. Un secteur de type bocage avec une succession de haies, de petits bois, de prés, de petites marres, de bosquets …

Je porte des habits de type camo, des gants et une cagoule avec une espèce de toile de tulle devant mon visage pour cacher le blanc de ma peau et le blanc de mes yeux.

J’avance doucement, à pas de velours, un peu penché, le long de la végétation pour casser grossièrement la forme de ma silhouette de bipède. Ça peut être le long d’une haie, le long de la lisière d’un bois par exemple.

Surtout je fais très attention à avancer contre le sens du vent pour que celui-ci amène mon odeur insupportable d’être humain derrière moi et surtout pas devant moi. Sans ça, le sens de l’odorat très aiguisé des mammifères leur ferait détecter ma présence avec la fuite de l’animal assurée.

Et, comme très souvent, la végétation prend fin, ou elle marque un virage, ce qui veut dire que je découvre un nouvel environnement devant moi. Et là, j’aperçois à quelques dizaines de mètres, voire parfois seulement quelques mètres, un mammifère. Je dis bien mammifère et pas encore l’espèce car justement, votre comportement va différer selon ce que vous rencontrez.

Premier cas de figure.

Si vous avez devant vous un animal prédateur comme un chat forestier ou un renard, je vous conseille de faire une seule chose : ne surtout pas bouger. Et jamais au grand jamais, tenter de vous approcher plus encore. En d’autres termes, votre séance d’approche vient en une seconde de se transformer séance d’affuût.

C’est à dire qu’à partir du moment où le renard ou le chat sauvage est dans votre champ de vision (et on considère qu’il ne vous a évidemment toujours pas repéré), vous le laissez venir à vous … ou pas !!!! Vous ne maitrisez dès lors plus grand chose, sauf votre immobilité.

Car si vous essayez, malgré d’infinies précautions de vous rapprocher du sujet, vous le ferez fuir à coup sûr. Pourquoi ? parce que ce type d’animal est une vraie machine de guerre !! Son odorat, sa vue et son ouïe sont tellement perfectionnés que forcément vous allez vous faire détecter.

Et dès l’instant où le renard ou le chat a compris qu’un truc un peu bizarre se passait pas loin de lui, c’est mort pour vous ! Il prendra la fuite car tout évènement suspect dans son environnement lui fait prendre la fuite sans chercher à comprendre.

Deuxième cas de figure.

Au détour de ce virage, vous apercevez non pas un prédateur, mais un chevreuil, ou un chamois si vous êtes en montagne. Cette fois-ci, votre séance d’approche va pouvoir continuer à être une séance d’approche. En effet, au contraire du prédateur, paradoxalement, l’herbivore va avoir tendance à être plus tolérant non pas sur votre présence en tant qu’humain, mais sur un truc qui se passe dans son environnement.

Je ne saurais pas vraiment l’expliquer, car on pourrait penser qu’avoir le rôle de la proie devrait inciter ce type d’animal à être hyper méfiant. Peut-être parce que dans nos contrées, le chevreuil n’a plus de prédateur naturel et peut-être aussi parce qu’il vit en groupe. Il se repose donc sur les autres pour donner l’alerte.

Bref ! Alors comment faire pour se rapprocher du chevreuil ? Première chose, toujours faire attention au sens du vent, c’est primordial. Ensuite, il s’agit d’avancer par étapes, exactement comme si vous jouiez à 1, 2, 3 soleil ! Ça n’est pas un exemple en l’air, vous jouez vraiment à ça : le chevreuil est celui qui se cache les yeux et vous êtes tous les autres qui avancez quand il ne regarde pas.

Le chevreuil mange les bourgeons et autres feuilles, vous, vous progressez accroupi, à 4 pattes, le dos courbé. Et s’il lève la tête parce que la forme que vous représentez l’intrigue, il ne pendra pas la fuite à condition que vous ne bougiez plus du tout, jusqu’à ce qu’il reprenne le cours de ses activités. Et ça peut parfois être un peu long, surtout le dos courbé … 5, 10, 15 minutes ! Alors seulement vous pourrez ou à nouveau progresser ou vous mettre en position de le photographier.

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