J’ai de la chance. Avant d’être photographe pro, mon premier métier était professeur des écoles. Cette double expérience m’a permis de développer ce que j’appelle « une échelle des apprentissages photo« .

Je vous l’accorde, le concept n’est pas révolutionnaire ! Simplement j’ai pris le temps de réfléchir à une hiérarchie des méthodes d’apprentissages.

Je vous la livre ici en exclusivité mondiale !! 🙂 À la fin de cet article, vous saurez quelle méthode privilégier pour accélérer votre apprentissage.

NIVEAU #1 – CONSEILS D’AMIS (voire d’amis d’amis)

On a tous rencontré, ou vous rencontrerez tous à un moment ou un autre ce genre de personne. Celle qui se sent investie d’une mission sacrée : vous donner ses meilleurs conseils chopés d’un peu partout. Celle qui pense savoir tout sur tout. Prête à vous retourner le cerveau pour vous expliquer trois trucs super simples.

Il n’y a rien de pire que laisser votre apprentissage photo entre leurs mains. Rien ne sera jamais construit, hiérarchisé dans votre esprit. Pire, vous aurez autant de conseils que d’interlocuteurs !

C’est exactement ce qui m’est arrivé quand j’ai commencé la guitare. Toute personne qui en avait eu une un jour entre les mains s’autorisait à y aller de son conseil. Mets ton doigt là, tire la corde comme ça, … L’horreur ! Au bout de quelques mois, je ne savais plus quoi faire !

Mon avis est assez tranché à ce sujet : sauf si votre ami est Vincent Munier (je veux bien son mail perso), ne l’écoutez pas. Faites semblant, ou carrément, envoyez-le voir ailleurs (c’est plus radical, je sais !).

Vincent Munier par Jocelyn Chavy ©

Vincent Munier par Jocelyn Chavy ©

Si c’est lui votre ami qui sait tout sur tout, alors écoutez-le ! 🙂

NIVEAU #2 – FORUMS SUR LE NET

Allez, on grimpe d’un barreau d’échelle. À peine plus haut d’ailleurs. Je me demande même s’il ne devrait pas être tout en bas lui aussi.

Peu importe en fait. Car les avis et conseils que vous glanerez dans les méandres du net seront à prendre avec mille précautions.

Comment pouvez-vous être certain que le membre @reflexdu47 sur www.leforumdelaphoto.fr (j’ai vérifié, il n’existe pas, vous pouvez même acheter le nom de domaine !) ait les compétences pour vous conseiller sur le matériel de camouflage ? Ou l’approche du blaireau européen ?

C’est une vraie loterie ! Parfois, ce sera valable. D’autres fois, pas du tout. Et je ne parle même pas des mauvais conseils mettant en danger certaines espèces animales.

Attention. Je ne dis pas que les forums ne servent à rien, je dis que les conseils donnés par les uns et les autres sont à considérer avec des pincettes. Poser une question dans un nouveau fil de discussion, c’est être assuré d’avoir autant d’avis que de réponses.

Franchement pas idéal pour progresser sereinement.

greg-pol-cheval

Tenter d’apprendre la photographie animalière peut être aussi périlleux que la position de ce photographe ! 🙂

NIVEAU #3 – LIVRES ET MAGAZINES

Vous vous doutez bien qu’ici, par rapport aux niveaux 1 et 2, on passe un cap. Un gros même. J’en suis le parfait exemple : en même temps que ma passion pour la photo animalière débutait, sortaient les premiers numéros du magazine Image et Nature.

Leurs articles m’ont clairement beaucoup aidés à mes débuts. Tout comme les livres de Gilles Martin ou d’Erwan Balança à l’époque.

En revanche, aussi bien faits et écrits soient-ils, ces supports papiers manquent cruellement de concret. Une photo d’illustration ne pourra jamais remplacer une vidéo tournée sur le terrain. Une infographie ne peut pas rivaliser avec un cours vivant.

Ce type de support d’apprentissage rempli un seul objectif : celui d’acquérir enfin des conseils de photographes reconnus et légitimes. Ça n’est plus @reflexdu47 qui vous aide. C’est Philippe Moës ou ou Fabrice Cahez. Le niveau n’est pas le même !

Mais ça n’est pas parfait. Loin de là. J’y vois deux faiblesses :

  • que vous soyez grand débutant ou photographe chevronné, aucun magazine ni aucun livre ne prend en compte votre niveau photo. Certes, certains numéros hors-série, certains dossiers, s’adressent plus à certains qu’à d’autres. N’empêche, on est loin de la personnalisation.
  • les sujets abordés sont uniquement ceux choisis par l’auteur ou les rédacteurs en chef. Tant pis si ce mois-ci vous auriez bien appris autre chose que la photo d’araignées. Vous subissez les sujets du mois.

Ce livre de Gilles Martin m'a beaucoup aidé au début.

Ce livre de Gilles Martin m’a beaucoup aidé au début.

NIVEAU #4 – FORMATIONS ET VIDEOS EN LIGNE

J’en viens donc au niveau 4 : les formations vidéos.

Je sais de quoi je parle ! Sur le blog, j’ai créé pas moins de 5 formations complètes suivies par plus de 380 élèves :

  • apprendre à affûter les animaux,
  • apprendre à les repérer,
  • apprendre à les photographier de manière esthétique,
  • apprendre à maitriser son appareil photo,
  • apprendre à la macro.

Une chose est certaine : ça fonctionne très bien ! Le taux de satisfaction est super élevé. Pourquoi ? Parce que les cours sont filmés avec un pro directement sur le terrain. Vous le suivez comme si vous étiez à coté de lui. Quelle différence !

Un bémol cependant, les vidéos ne peuvent pas être personnalisées. Elle ne sont pas adaptables au niveau de chacun. Une fois que le cours est dans la boite, on ne peut plus rien changer.

C’est pour palier ce manque que j’ai développé un dispositif complet permettant à mes élèves de recevoir les conseils dont ils ont besoin. Forum privé, SAV par mail en continu et illimité, webinaires de réajustement : autant d’outils indispensables pour personnaliser l’apprentissage.

Mais là aussi, je note un obstacle. Tous ces outils ne sont pas dans l’instant. Il y a toujours un différé entre l’apparition du problème et sa résolution.

** Exemple ** : Gérard, membre de ma formation Macro a des difficultés à gérer la mise au point quand il est à pleine ouverture et proche du sujet. Il m’envoie un mail le soir même, et je lui réponds le lendemain.

Cet écart entre son souci et mon conseil nuit à son apprentissage.

la_formation_pour_apprendre_la_macro

Un des nombreux exemples de cours en vidéo que je propose : Macro Facile

NIVEAU #5 – STAGE PHOTO EN IMMERSION

Nous y voilà.

Voici d’après moi le niveau ULTIME pour appendre la photo animalière dans les meilleures conditions : les stages photo sur le terrain.

Être présent en permanence à coté du formateur sur le lieu de prise de vue vous donne un avantage considérable sur ceux qui se contentent des conseils de leurs amis, des forums, voire des livres.

Regardez les avantages à vivre une telle expérience :

  • le formateur s’adapte à votre niveau, quel qu’il soit, à tout moment,
  • vous n’avez pas compris un conseil ? Le formateur peut répéter, et surtout reformuler,
  • vous n’avez toujours pas compris (ça arrive !) ? Le formateur peut laisser un autre stagiaire reformuler avec ses mots à lui. Et ça marche à chaque fois !
  • vous avez un bloquage technique avec votre appareil ? Le formateur le prend dans ses mains et vous montre pas à pas quoi faire,
  • apprendre seul peut suffire au début. Mais les limites arrivent très vite : blocages, perte de motivation, perte de confiance. Le stage, lui, redonne un coup de fouet énorme. D’expérience, je sais que les stagiaires repartent motivés comme jamais !

Attention. Certains de ces avantages ne sont valables uniquement sur un stage photo de plusieurs jours avec un groupe de stagiaires. Ce que j’appelle un Stage Photo IMMERSION. Vivre photo, penser photo, dormir photo, manger photo !!!

stage-photo-immersion

Un atelier photo en fin de journée pendant un stage

Ne ratez pas la suite !

Alors oui. Je pense sincèrement que chaque photographe animalier devrait un jour ou l’autre participer à un stage photo immersif sur le terrain.

 

Dans le prochain article, je vous donnerai ma technique pour savoir si vous êtes un photographe autonome ou dépendant.

Sinon, dites-moi dans les commentaires votre expérience d’apprentissage, j’aimerais avoir vos avis là-dessus ! 🙂